Dakar musique : Parlez- nous de Souleymane Faye et de son parcours ?
J’ai commencé la musique à l’âge de huit ans et ça fait déjà un demi-siècle. Et j’ai fait une carrière solo avec le groupe xalam. En cela j’ai fait la France, l’Espagne, l’Amérique l’Italie et actuellement je suis là à Dakar.
Parce que je l’aime c’est tout. Je l’aime et aussi j’y gagne bien ma vie.
C’est les textes. Le mbalax c’est pour les griots et moi je ne suis pas griot. Moi je suis un musicien de variété mais n’empêche que j’aime bien le mbalax.
La musique c’est l’ensemble sons, rythmes, harmonies, les rimes.
Avant je travaillais beaucoup pour gagner peu mais maintenant je travaille peu et je gagne beaucoup. Et aujourd’hui je trouve qu’il n y a plus de créativité dans la musique. Les gens ne font que copier seulement sur les autres mais ils ne créent plus. Parce qu’ils veulent gagner de l’argent dans l’immédiat. Et cela de manière rapide. Mais n’empêche que la musique demeure toujours là. Et vous savez : nulle ne peut détruire la musique, c’est par contre la musique qui peut détruire une personne.
Et à ce jour, il y a certaines gens qui gardent l’originalité de la musique comme Wasis Diop, Seydina, les gens du groupe Xalam etc. Ces derniers cherchent d’abord la musique puis de l’argent. Mais si au départ tu cherches de l’argent puis de la musique, cela reste de la musique commerciale. Ainsi elle va marcher que pendant deux ou trois mois. Alors que ces derniers cités y compris Touré Kounda et autres pratiquent de la pure musique qui dure.
Bien sur ! Le premier jour que la musique m’a permis de prendre l’avion et de voyager envers l’Europe.
Je parle wolof normalement car je suis sénégalais. Et je parle le wolof de tous les jours. La différence se trouve dans les recherches. Je prends le temps de faire des recherches pour trouver des mots qui collent mieux à mes textes.
Bien que je n’ai pas encore eu ce que je veux bien dans ce métier, je remercie le bon Dieu.
Dakar musique : Des difficultés vous en rencontrez
Bien sur. C’est le sous- développement. Il se répercute dans tout ce que je fais.
Il faudrait que la culture fonctionne. Et le ministère de la culture ou le gouvernement a une grande responsabilité sur ce. Car à chaque fois que quelqu’un s’engage sur un projet, on change de ministre et le projet de ce dernier tombe à l’eau. Cela ne nous arrange pas vraiment. Ainsi cela relève de la responsabilité de l’Etat et c’est dommage !
Oui je travaille avec ce groupe et j’ai fait avec eux deux albums. Et actuellement ils sont tous là. Tout le monde est là. Mais ils font vraiment partie des meilleurs groupes africains de musique.
Oui bien sur. Une partie de ma vie est faite à l’étranger. Les jeunes à ce jour partent en Europe pour cherchez de l’argent alors que moi j y partais pour le savoir. Tout ce que j y ai gagné je l’ai réinvesti là bas rien que pour acquérir en contre partie de l’expérience. Et c’est quand j’ai eu à découvrir et connaître beaucoup de choses que je suis rentré. Et depuis lors je vis au Sénégal de cette expérience que j’ai eue en Europe. Cela m’a permis de vivre ici.
L’Europe m’a permis d’avoir le goût du travail. Car moi je n’adore pas la solitude. Et rien qu’avec ma guitare, de nos jours, je peux gagner ma vie et j’ai eu à créer mon petit groupe : « Souleymane et son groupe »
Mon idole au plan national c’est Khar Mbaye parce qu’elle est pure, originale et naturelle dans ce quelle fait. Elle est restée elle-même. Et sur l’international j’adore Akon. Il est sénégalais et il fait bien son travail.
Je suis menuisier de métier mais la musique c’est ma passion. Tout ce qui est bois chez moi je lai fait. Et si Dieu me donne longue vie j’aimerai ouvrir un grand atelier de menuiserie.
J’ai fait sortir cinq (5) CD et treize (13) cassettes et je viens à peine de sortir un nouvel album que j’ai intitulé islamo- chrétien pour justement dire que nous n’avons pas ces genres de problème, au Sénégal, qui existent entre musulmans et chrétiens.
On est entrain de travailler sur un nouvel album Hip- Hop dans lequel album nous parlons du social et de la vie de tous les jours.
Actuellement on peut dire qu’on vit dans un monde de stress où les gens sont très stressés. Jadis, on constatait dans une famille qu’une seule personne travaillait et les autres dormaient tranquillement. Mais présentement la tendance est autre. Il faut que tout le monde travaille et on arrivera certes à un jour où si on ne travaille pas on ne mangera pas.
C’est génial et très original et c’est une très bonne initiative. Je vois que vous, vous pourrez bien faire votre travail avec cette initiative car vous vous êtes spécialisés dans un domaine précis à savoir la musique. On a vu au Sénégal des journalistes cumuler bon nombre de choses. Et en cela le travail ne paye pas bien parce qu’on ne peut pas être au four et au moulin en même temps
Nous unir et travailler. J’invite les gens à travailler. Car seul le travail paye et rien d’autre.
Que tout le monde travaille
«Dakhine mbeupp ak birou khar» ndlr : une sorte de plat au patte de riz avec de la viande de mouton surtout les parties du ventre (rire).
La Galerie de Souleymane FAYE