Ndiaga MBAYE – « une bibliothèque, un poète »

par | 4 avril 2009 | Actualité Sorties

Il est né en 1948 dans la région de Fatick et est décédé le 13 février 2005 à Dakar.Ndiaga Mbaye avait été consacré par un film documentaire Le Maître de la parole : El Hadj Ndiaga Mbaye, la mémoire du Sénégal de Hamidou Dia et Laurence Gavron. À l’annonce de son décès, Youssou N’Dour a déclaré que Ndiaga Mbaye « était une bibliothèque, un poète, et pour moi personnellement, un oncle ». Ndiaga Mbaye a été inhumé à Touba, (180 km à l’est de Dakar), ville sainte de la confrérie des Mourides.
Le nom de Ndiaga Mbaye laisse le souvenir d’un homme portant de manière constante des lunettes noires et une voix rauque qui le caractérisaient parmi tous ses confrères. Les qualificatifs sont nombreux quant à cet immense personnage qui faisait partie, depuis 1966, de la troupe des illustres artistes du Théâtre National Daniel Sorano de Dakar (Conservatoire national), où il chantait déjà comme griot. Il quittera cette institution pour se consacrer à une carrière solo exceptionnelle, à partir de 1977, jusqu’à son décès. « Beuguenala », « Nieti Abdou » et d’autres encore….font aujourd’hui partie du patrimoine musical et culturel sénégalais.
A la fois poète, auteur, compositeur, et interprète prolixe, l’homme a marqué et marquera les mélomanes par la dimension et la profondeur de ses textes. Des inspirations puisées parfois dans les recueils des Khassaides ( Ecrits de Serigne Touba, fondateur du Mouridisme) qu’il mettait en chanson dans le but d’éduquer et d’éveiller les consciences. Des paroles évoquant avec brio des thèmes aussi variés que la mort, l’amitié, l’amour, les valeurs morales qui ont façonné le Sénégal. Des chansons qui trouvent écho dans toutes les générations du pays. C’était un homme de scène qui savait tenir en haleine les salles de concert bondées, grâce à sa richesse vocale unique, et le xalam (petite guitare traditionnelle du Sénégal), dont il savait jouer admirablement.
Ndiaga Mbaye est le griot le plus populaire du Sénégal, c’est un monument de la culture populaire wolof.
Il est célèbre à travers tout le pays. Il a chanté les plus grands. Seul, à capella ou accompagné uniquement d’un xalam (instrument sénégalais, sorte de guitare à trois cordes), sa voix rauque, reconnaissable entre toutes, est un peu celle du Sénégal.
Autant qu’interprète et auteur-compositeur, aux dires de tous ceux qui connaissent ses paroles, Njaga est aussi un philosophe, un sage qui écrit des textes d’une grande profondeur.

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