Mamadou KANE dit Midou est un chanteur sénégalais évoluant au Canada, il est revenu au Sénégal quinze après son départ pour enregistrer et sortir son premier album. Pour lui ce choix du Sénégal son pays d’origine est du au seul fait que sa musique est plus sentie ici qu’au Canada.
Dakar Musique : Nous vous laissons vous présenter en quelques mots ?
Je dis toujours que je suis un fils de l’Afrique, mon vrai nom c’est Mamadou KANE et Midou pour les amis et fans. Je suis artiste musicien, auteur, compositeur, interprète, et instrumentaliste. Je compose mes chansons et je joue la guitare et le clavier, j’ai été le claviste de Ya Cheikh, de Marie Ngoné DIONE et de l’orchestre national.
Dakar Musique : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à vous expatrier ?
Je dirai d’abord que c’est par curiosité que j’ai voulue partir en voyage vue qu’une grande partie de ma famille vivait déjà en occident. Je suis allé donc au Mali à Bamako où je jouai en tant que claviste à l’orchestre Tarisho avec Raymond FERNANDEZ de Baobab. C’est après cette aventure que je suis parti en France dans la ville de Bordeaux avant de m’installer un peu plus tard à Toulouse qui est une ville artistique et estudiantine. J’ai ensuite intégré une école qui s’appelait MAO (Musis All) où j’ai appris la conception sonore, les techniques d’arrangement etc.
Dakar Musique : Et comment s’est passé votre séjour durant ses quinze dernières années ?
J’ai eu beaucoup de chance je dois dire, c’est en France que j’ai formé mon groupe. C’est suite à une participation au festival de la Garone que le Directeur de notre école qui croyait que j’étais une personne très bien connue et populaire par le succès qu’a eu ma prestation. Il s’est proposé de travailler avec moi en jouant à la contre basse, chose que j’ai accepté et voilà on a crée notre groupe le Kanewaraba. Le KANE c’est mon nom de famille et le « Waraba » veut dire un grand lion, qui symbolise pour moi l’Afrique avec ses espoirs et sa force.
Dakar Musique : Qu’est ce qui explique votre présence au Sénégal ?
D’abord pour ma mère et toute ma famille, mes amis également, et puis je suis venu surtout pour me ressourcer. Les sénégalais peuvent jouer mieux ma musique que les occidentaux alors j’ai choisi de travailler avec eux. J’ai des projets culturels pour mon pays, je cherche à établir une passerelle entre le Sénégal et le Canada car ça me tient trop à cœur. Je suis ici depuis deux mois pour sortir mon premier album Niama Niama.
Dakar Musique : Parlez nous un peu de cet album.
L’album Niama Niama sera bientôt sur le marché international, il va constituer mon premier opus. Au Canada les artistes sont déjà bien connus avant qu’ils ne sortent quelque chose sur le marché tout le contraire d’ici où la plupart des gens sont connus après avoir sorti un produit. J’ai fait de l’autoproduction et de grands musiciens sénégalais y ont participé tels que Lamine FAYE, Vieux KEITA, Sanou DIOUF, Serigne FAYE et il y aura probablement la participation du salsero Pape FALL. J’y développe des thèmes comme les enfants de la rue, le Sénégal notre pays, l’union dans la famille, la femme africaine etc. Les rythmes sont de la world musique : afro beat, reggae music, musique traditionnelle.
Dakar Musique : Quel avenir entrevoyez-vous pour le Sénégal en général et la musique sénégalaise en particulier?
Je suis très content de voir que le Sénégal a beaucoup changé, Il y a de nouvelles infrastructures routières. Il y a de très bons musiciens mais ils manquent d’encouragement et de motivation, il faut ouvrir les portes pour les artistes. Je sais que l’art n’a pas de prix et personne ne peut payer les artistes, seulement il faut créer les infrastructures culturelles et favoriser le système de partenariat Nord américain, que je juge un bon système.
Dakar Musique : Votre mot de la fin ?
Je suis fier d’être africain, et pour paraphraser le Président Léopold Sédar SENGHOR : « S’enrichir de nos différences pour converger vers l’universel. »