Le Djembé d’Or 10 ème édition est lancé !

par | 5 novembre 2011 | Africa News

Contrainte par les soubresauts politiques de ces dernières années à une pause de deux ans, le « Djembé d’or », l’événement culturel qui sacre les œuvres culturelles et artistiques guinéennes, revient à la faveur du retour du pays à l’ordre constitutionnel. Cette année, ce sera la dixième édition. Et pour une reprise, Select Communication de Jeannot Williams et ses partenaires ont tenu à innover, avec un volet formation à destination des journalistes culturels des médias audiovisuels, écrits et en ligne de la place. Cette activité qui aura pris la forme d’une conférence-débat, s’est tenue ce jeudi 3 novembre à la maison de la presse. Le thème portant sur : « La culture africaine face à la mondialisation » a été animé par Dr. Ismael Pogba Gbanacé, coordonnateur du club de réflexion « Traditions et Développement », avec à ses côtés dans le rôle de modérateurs, Justin Morel Junior et Boubacar Yacine Diallo, tous deux anciens ministres…
C’est aux environs de 10 heures 30 minutes que le conférencier à commencé son exposé devant une cinquantaine de confrères spécialisés dans le domaine culturel et de quelques membres de l’association des DJ guinéens. Ils venaient tous des journaux, télévisions et radios de la place.

Axant son intervention sur un bref aperçu des concepts de culture et de mondialisation, les effets de la mondialisation sur les différentes sphères de la culture africaine et les enjeux et défis de toutes les mutations qui affectent cette dernière, Dr. Gbanacé a, au cours de son exposé, essayé de faire ressortir avec des exemples précis, la menace qu’une certaine mondialisation non maîtrisée fait peser sur l’identité africaine; tout en démontrant au passage que le concept de la culture est quelque chose de plus général qu’on en a souvent l’impression.

C’est ainsi qu’avec des illustrations à propos, il a cherché à faire comprendre que les modes vestimentaires, les loisirs, l’alimentation, l’éducation, la santé, etc. sont des termes qui renvoient à des réalités éminemment culturelles. Selon lui, par rapport à chacune de ces réalités, chaque société a sa façon toute spécifique de se comporter.

Or, se désole-t-il, le drame de l’Afrique c’est qu’elle a progressivement abandonné toutes les valeurs qui font son identité. Son contact avec le monde occidental lui aura été, selon le conférencier, globalement préjudiciable. Dans la mesure où séduite par les puissants moyens de communication mis en branle par les ex-colons ou néo-colons, l’Afrique a véritablement cru que sa propre culture était arriérée ou moindre.

Pour Dr. Gbanacé, ce phénomène qu’il a assimilé à du mimétisme est perceptible notamment dans le fait que les Africains ont troqué les boubous traditionnels contre les coutumes occidentaux. De même, dans le domaine de la musique, les rythmes reggae,zouk, hip-hop et R&B ont supplanté ceux typiquement africains. Et selon lui, il en est ainsi de tous les autres domaines de la vie africaine. Dans le domaine de l’éducation par exemple, l’ancien modèle qui s’appuyait sur la métaphore selon laquelle « le coq appartient certainement à un individu, mais quand il chante, c’est pour tout le village » et qui, de ce fait, faisait de l’éducation d’un enfant une mission collective, est aujourd’hui relativement abandonné au profit d’un individualisme qui prend de plus en plus racine.

En ce qui concerne les enjeux qui pourraient résulter d’une telle situation, le conférencier pense qu’il y a un risque très grand que, la tendance se poursuivant, l’Afrique et les Africains aillent totalement démunis au rendez-vous de l’Universel. Car ce dernier est une rencontre au cours de laquelle chaque société apporte son identité et ses valeurs culturelles qui doivent être mises en commun avec celles des autres sociétés du monde pour en faire une symbiose harmonieuse.

Or, en se dépouillant comme elle s’ingénie à le faire, l’Afrique pourrait à terme ne pas disposer de quoi proposer. Elle sera alors exclusivement réduite au rôle de « receveur universel « . Sans oublier qu’en fin de compte, elle ne réussirait non plus à s’approprier et à intérioriser la culture d’autrui. Car une maxime africaine enseigne à propos que « quelque soit la durée d’un morceau de bois dans l’eau, il ne deviendra jamais caïman ». Enfin, il a souhaité que les journalistes culturels auxquels la conférence était destinée, prennent conscience du rôle qui est le leur dans la préservation et la sauvegarde des valeurs culturelles africaines.

Intervenant par la suite, Boubacar Yacine Diallo, Justin Morel Junior et Fodéba Isto Keira du BEMA (Bureau Export de la Musique Africaine) ont, tour à tour, reconnu la pertinence et la justesse du cri d’alarme lancé par le conférencier, tout en y apportant les nuances nécessaires. Tous deux journalistes de profession, Boubacar Yacine Diallo et Justin Morel Junior ont davantage insisté sur la formation et le patriotisme dont doivent, selon eux, se préoccuper les journalistes.

La cérémonie a pris fin par la remise par Jean Baptiste Williams, principal personnage du « Djembé d’or » de diplômes de Satisfaicit au conférencier, aux deux modérateurs et au responsable de la Maison de la Presse qui accueillait la rencontre, Daniel Fra.

Il est à rappeler que pendant la conférence, on aura noté la présence de certains invités du « Djembé d’Or » dont le clou final est prévu ce vendredi 4 novembre à Mariador Palace, à partir de 20 heures 30 minutes. Parmi ces invités, on peut citer le Malien Soumaïla Kanouté, la Sénégalaise Titi et le Guinéen Djely Moussa Diawara.  

Boubacar Sanso Barry pour GuineeConakry.info

Articles similaires

Bonne nouvelle… Le groupe P-Square s’est réconcilié!

Bonne nouvelle… Le groupe P-Square s’est réconcilié!

Peter Okoye a annoncé lundi sur sa page Instagram, que le groupe de musique P-square dont il est l’un des membres s’est réconcilié. Il a également présenté ses excuses et a endossé la responsabilité de tout ce qui s’est passé. Ci-dessous est ce qu’il a écrit:“Mes...

Koffi Olomidé écrit une chanson en hommage de Papa Wemba

Koffi Olomidé écrit une chanson en hommage de Papa Wemba

Le 24 avril dernier, Papa Wemba nous quittait alors qu’il se produisait sur scène à Abidjan en Côte d’ivoire, à l’occasion du festival des musiques urbaines. Le décès de cette icône de la musique avait bouleversé le monde artistique, principalement celui de la...