Cinquante-trois ans après sa création, le groupe mythique de la musique guinéen Bembèya Jazz National fête son anniversaire le Mardi 15 Avril 2014 dans l’enceinte du Musée national sis au quartier Sandevalia de Conakry. Cette journée commémorative qui sera animée par l’Union des journalistes et animateurs culturelles de Guinée, connaîtra une conférence pour parler de ce qu’on peut retenir du meilleur orchestre africain des 50 dernières années. Et une grande prestation scénique du groupe.
Créé en 1961. De style musical prenant son inspiration dans la musique mandingue, leur musique a évolué dans un style propre avec l’incorporation de guitares électriques et d’autres influences comme le jazz et la salsa cubaine. Le groupe tire son nom de la rivière qui traverse Beyla, où fut fondé le groupe le 15 avril de l’année.
Le groupe a reçu en avril 2011 le prix lors de la 8e édition du festival des Tamani d’Or à Bamako, au Mali. Il a en effet pris une part importante à la naissance d’une culture proprement guinéenne, suite à la politique culturelle du président Sekou Touré dès l’indépendance du pays en 1958.
Il connut un grand succès dans les années 1960 et 1970. Il devient l’orchestre national officiel en 1966. Puis, un coup dur a été subi suite au décès du chanteur Demba Camara en 1973 dans un accident de voiture à Dakar. Après des changements dans la composition du groupe, le Bembeya Jazz a repris une activité à la fin des années 1990.
Certains artistes de ce groupe ont également participé à des projets indépendants du Bembeya Jazz. En 1999, le Bembeya Jazz est choisi par le gouvernement guinéen, à l’occasion de la commémoration du centenaire de la mort d’Almamy Samory Touré, un des héros de la résistance à la pénétration coloniale à la fin du XIXème siècle. À cette occasion, il sera gratifié Meilleur orchestre moderne du siècle. En 2003, le groupe est nominé pour les World Music Awards de la BBC. Le 6 novembre prochain au cours de la 12ème édition du Djembé d’Or, un hommage sera rendu à Demba Camara, 40 ans après sa disparition. Aujourd’hui, il ne reste du groupe que (presque) le nom ; parmi ses rares membres qui ne sont pas encore morts, ils sont vieillis et la plupart malades. Et la nouvelle génération n’a pas pris la relève.
*Nos sincères condoléances à la famille de Bangaly Traoré dit »Gros Bois », qui a baptisé le groupe, décédé le 25 octobre dernier.
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