Trouvez-vous nous parlez de votre nouvelle émission »Afrik Hip Hop » ?
La nouvelle émission c’est »Afri Hip Pop ». On entend par là un diminutif de l’Afrique et hip pop. C’est une émission qui couvre un peu l’évolution de la culture donc l’Afrique et sa diaspora au regard de l’expérience déjà vécue sur Africable avec »Compil 09 ». J’ai fait pas mal de pays dans la sous-région quand on arrive par exemple en Guinée on n’entend uniquement parler que de la culture guinéenne et certes si tu dépasses la frontière, on rentre au Mali on n’entend plus parler dela Guinéeni du Sénégal. Et si tu veux avoir les informations sur les pays voisins on est obligé d’aller sur le Net. C’est à partir de ce constat que j’ai mûri l’idée de créer une émission pana-africaine sur le hip-hop afin d’informer les adeptes sur l’évolution du mouvement en Afrique.
Quelles sont les différentes rubriques ?
La première est »Africa Star » j’ai été inspiré ou je dirai ce qui m’a poussé à créer la rubrique :une fois, on était au palais de la culture de Bamako, on a demandé dans les coulisses où se trouve la salle VIP. Malheureusement on nous fait croire quela VIP est réservée pour les artistes de renom comme Salif keita, Oumou Sangaré. Comme si cela ne suffisait pas, on nous dit que les stars du hip-hop n’ont pas droit à la salle VIP. C’est à partir de là que l’idée de créer une émission de promotion du rap et des rappeurs m’est venue car on a des Star du hip-hop qui sont diplômes, qui ont su faire de la culture une industrie comme Awadi au Sénégal et Smokey du Burkina et plein d’autres qui arrivent à vivre de leur art. Une autre volonté qui m’a animé, c’est de créer une rubrique dans laquelle on passe toute une journée avec les stars comme on l’a fait avec Yeli qui était entre le Ministère, son bureau et tout ce qu’il faisait comme business. Bref, sa vie au quotidien.
La deuxième rubrique c’est »Les clips de la semaine ». Très souvent, ceux qui viennent d’ailleurs pensent que les Africains n’ont pas l’habitude de faire de la merde donc moi je me suis dit qu’il faut aller de l’avant. Mon objectif est de valoriser les meilleures réalisations de clip vidéo, c’est-à-dire, en terme de qualité de l’image, de son, de la pertinence des textes. Ainsi, nous faisons une collection des meilleurs clips africains et on les fait passer dans l’émission en raison d’une ou deux minutes pour chaque clip mais uniquement africain.
La troisième rubrique c’est »Les nouvelles du milieu ». Il s’agit ici de donner l’évolution du show-biz africain, c’est-à-dire parler des festivals, des albums, des tournées etc.
La quatrième rubrique qui est »Talents Cachés » parce que la plupart de nos jeunes n’ont pas les moyens de se faire connaitre sur les antennes. Ils sont obligés de payer pour passer dans les émissions ou avoir quelqu’un qui peut t’aider à faire un clip et bien avant d’arriver là il faut au moins avoir la chance de passer au moins dans une émission pour se faire valoir. Donc, nousdonnons cinq minute à tous les jeunes talents pour leur promotion en Afrique ou hors de l’Afrique.
Y a-t-il une différence par rapport à l’émission précédente ?
Bon, écoute »Compil 09 » c’était une émission de hit-international puisque ca se passait en Afrique donc il fallait aussi mettre des africains dedans parce qu’on a des hits de Salif keita, Fodé Baro et même en terme de rap on n’a Awadi et on a Tata Pound au Mali qui fait du bon travail.
En fait, Compil 09 est une émission hit internationale alorsque hip-hop est une émission panafricaine autour du hip-hop. C’’est peut être destiné à une consommation internationale mais en grande partie africaine et en »Compil 09 » on pouvait recevoir un artiste sur le plateau, alors que dans Afrique hip-hop on ne reçoit pas un artiste sur le plateau mais c’est plutôt une émission sous forme de magazine avec des rubriques différentes de celles de compil 09.
Actuellement, quel regard portez-vous sur l’évolution du hip-hop en Afrique ?
D’une manière générale, les rappeurs ont compris qu’il fallait créer une différence et aujourd’hui on peut-être fier des rappeurs africains malgré les maigres moyens dont ils disposent. Ils essayent de donner le maximum et de se surpasser.
Ce qui est magnifique dans cette histoire et en même temps je dirai, c’est qu’aujourd’hui, les rappeurs Africains se démarquent en faisant du live et en mettant aussi en valeur nos instruments traditionnels tels que la kora, le balafon et d’autres.
Enfin, je trouve que le rap Africain, c’est vraiment du positif.
Bandiougou DIABATE
Source : L’Indépendant via Maliweb.net