Jazz et rumba : « deux fleurs nées dans les fumiers de l’esclavage »

par | 29 mars 2012 | Africa News

Les deux courants musicaux ont été sur le stand Livres et Auteurs du Bassin du Congo au cœur d’un passionnant débat animé par le journaliste Yvan Amar, avec le chroniqueur de musique Clément Ossinondé, Roland Guillon, auteur de L’Afrique dans le Jazz des années 1960 et les musiciens Manu Dibango, Passi et Nzongo Soul

Évoquer le cheminement du jazz et de la rumba suppose remonter le fil de l’histoire des Noirs d’Afrique déportés en Amérique. Ainsi Clément Ossinondé, spécialiste de la rumba affirme que cette musique prend sa source dans le royaume Kongo à travers la « n’kumba », une danse propre au peuple de ce royaume qui mettait en scène l’accouplement d’un homme et d’une femme. L’arrivée à Cuba de nombreux esclaves arrachés au royaume kongo favorise l’éclosion de cette danse, avant son retour en Afrique dans sa forme contemporaine.
En effet en terre cubaine, les Africains sont regroupés par ethnies d’origine et tentent de pérenniser cette mémoire africaine d’où ils ont été arrachés. Cette période de l’histoire de la rumba à Cuba est aussi marquée par la réunion de trois identités venues de différentes régions d’Afrique : les Araras, les Abakwas et les Kongos. En conséquence la rumba finit par se multiplier en trois catégories parmi lesquels l’on retrouve le yambu, typiquement congolais.

À la différence de la rumba, le jazz naît des lamentations des Africains, qui se retrouvent éparpillés à la Nouvelle-Orléans, et de la douleur qu’a engendrée leur départ du continent africain. Aussi sur le plan musical, affirme Roland Guillon, l’on retrouve dans les compositions d’artistes tels Duke Ellington une Afrique fantastique et fantasmée. Un retour vers les sonorités africaines qui s’illustre aussi par l’intérêt que porte à une époque John Coltrane pour l’Afrique et le Maghreb.

Toutefois les deux genres musicaux ont dans leur rythmique respective un rapport aux mots qui ne veulent rien dire. Dans le jazz, de nombreux artistes imprègnent leur composition de scat (une technique vocale propre au jazz, qui consiste à substituer aux paroles des onomatopées. NDLR) et miment la parole à travers leur instrument tandis que dans la rumba, affirme Manu Dibango, les artistes congolais font beaucoup d’espagnolades, ces mots qui sonnent bien mais qui ne veulent rien dire.

Artiste rappeur, Passi relève que le scat est également présent dans les musiques de variété contemporaines, car il a le mérite de dynamiser la musique.

Meryll Mezath

Brazzaville-Adiac

Source : Starducongo.com

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