Ayant débuté le rap vers les années 90, Bill Diakhou est sans aucun doute l’un des précurseurs du hip hop au Sénégal. C’est de cette musique qu’il parle à travers l’interview qu’il a accordée à l’équipe de Dakar Musique, de son absence sur la scène musicale sénégalaise ces cinq dernières années.
Dakar Musique : Bill Diakhou, ce nom d’artiste vient d’où ?
Bill Diakhou : C’est un nom que m’a donné un ami du nom d’El.Hadji BABOU. Comme je parle couramment l’anglais, à chaque fois que nous avions des invités c’est moi qui communiquai avec eux donc on m’appelait Bill Clinton, sinon le Diakhou c’est le prénom de mon grand père et homonyme.
Dakar Musique : Vous faites tout simplement le rap comme musique ou bien y’a un autre style musical que vous faites aussi ?
Bill Diakhou : Je fais du rap parce que j’ai grandi avec je dirai. A bas âge déjà je dansai le break dance qui est une autre culture du hip hop. J’ai commencé effectivement le hip hop en 1988 avec le groupe Blacks Boys MC, managé par Charles FOSTER. En 1994 je formai le « groupe de Noninone », c’est en 1999 que j’ai été découvert par le grand public sénégalaise grâce mon morceau « maman noon » dans la compilation « Deekeel rap ».
Dakar Musique : Bill Diakhou est-t-il un rappeur engagé ?
Bill Diakhou : Je suis très engagé par les faits sociaux du Sénégal. Jai chanté divers morceaux qui ont secoué le gouvernement, entre autres thèmes je peux dire : Audience baay kat, Hopitaux yi saleté, corruption…Je suis également très engagé de par mes rapports professionnels avec les acteurs du show biz.
Dakar Musique : Par rapport aux thèmes que vous développés qui est votre public cible ?
Bill Diakhou : J’ai constaté un immense vide dans le contenu de la culture sénégalaise. De ce fait avec mon approche toutes les tranches d’âge m’écoutent, j’ai était étudiant en wolof et cela participe beaucoup à mon niveau de langue en wolof, ce qui justifie mes rimes et mes paroles qui ont su conquérir un public sénégalais qui ne s’est jamais intéressé au rap. C’est une singularité qui caractérise mon style qui est du hip hop traditionnel, autrement dit le rap accoustique qui est toujours accompagné d’instruments traditionnels.
Bill Diakhou : Depuis que j’ai commencé ma carrière solo en 1999, j’ai sorti trois albums qui sont respectivement : Yeurmandé sorti en 2000, Nation en 2003, et taani qui est sorti en 2004. Actuellement je prépare la sortie de mon quatrième album qui sera bientôt sur les bacs.
Dakar Musique : Sur quoi vous vous focalisez pour le moment ?
Bill Diakhou : Je fais de la restructuration dans ma carrière musicale car le monde est un monde de couleurs où il faut se renouveler perpétuellement. J’essaie de trouver le juste milieu pour rester au diapason, c’est comme on dit prendre du recul pour mieux sauter. Néanmoins j’ai gardé mon public et je prépare mon retour en force.
Dakar Musique : Quel est votre avis sur le mouvement du rap en général ?
Bill Diakhou : Chaque année y’a de nouveaux styles, ya une grande évolution du point de vu des images mais il reste de grandes choses à faire pour les thèmes et pour la musique. Il faut creuser les esprits pour créer comme un vrai artiste d’autant plus que ce monde est un monde de pouvoir et de savoir : soit on est pénard parce qu’on a le pouvoir ou bien on l’est parce que nous avons le savoir. Il faut apprendre à faire de la musique en live, ça se sent plus.
Dakar Musique : Pensez vous qu’il existe une synergie entre les rappeurs d’une part et les rappeurs et les autres chanteurs des autres genres musicaux ?
Bill Diakhou : J’ai des amis parmi les rappeurs par contre y’en a qui nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde. La richesse de mes textes ainsi que ma capacité d’improvisation font que beaucoup de chanteurs s’inspirent sur moi. En effet je fais l’art de raconter des histoires positives sur la société et j’ai l’habitude de dire que le plus jeune des sénégalais est un intellectuel. J’ai aidé beaucoup de rappeurs dans le milieu.
Dakar Musique : Quel est votre mot de la fin ?
Bill Diakhou : Je dis à mes fans que je travaille sur un nouvel album. J’étais à une longue tournée européenne ce qui a un peu retardé sa sortie et la piraterie qui nous casse les pieds et nous rend la vie impossible ne m’a pas encouragé du tout. Je remercie particulièrement l’équipe de Dakar Musique pour tous ses efforts faits pour la musique sénégalaise.
La Galerie de Bill Diakhou
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