Exilée depuis plus de 2 ans à Conakry, la diva de la musique ivoirienne, Aïcha Koné, respire la grande forme sur le plan artistique. Elle multiplie les spectacles à travers l’Europe et l’Afrique. Comme projet musical, l’impératrice de la musique made in Côte d’Ivoire prépare avec Reine Pélagie, Nakanka Bell, Antoinette Konan, Chantal Taïba, Monique Séka, Allah Thérèse, Thérèse Taba, un album. Qui parle de réconciliation et de pardon. Les doyennes chantent ensemble pour prôner la paix. Venant de boucler son 24 ème album dénommé « Tourama » qui sortira en Côte d’Ivoire cette année, la Diva a émerveillé le public du Brésil au cours du festival Black2black music festival returns du 15 au 17 novembre 2013 dernier. A la même occasion, elle a rendu hommage à Myriam Makéba…. La nouvelle Mama Africa fêtera ses 37 ans de carrière dans quelques mois. Il faut rappeler qu’elle est la seule chanteuse ivoirienne à avoir obtenu 2 disques d’Or, plus de 45 prix et trophées….
Qu’est ce qui fait votre actualité ?
– Bah ! Je vais très bien, je viens de boucler le 24ème album qui sortira en 2014 en Côte d’Ivoire et ailleurs en Afrique. Je viens aussi de finir un grand concert à Montreuil le vendredi 20 décembre dernier. Je serai au Bénin le 4 ou 5 janvier et en France pour un autre concert prévu le même mois. Tout à l’heure, j’entre en studio avec ma sœur Reine Pélagie.
Ah oui ! Y a donc un album que vous préparez ensemble ? C’est un scoop ça !
– Avec Reine et d’autres grandes voix de la chanson ivoirienne telles que Nayanka, Chantal avec qui j’étais tout récemment. Au moment où nous faisons cette interview, je m’apprête à rencontrer Allah Thérèse, Antoinette Konan. Nous avons une grande surprise pour les Ivoiriens sur la paix, la réconciliation et le pardon.
Si vous parlez de réconciliation et de pardon à travers une œuvre musicale, cela veut-il dire que vous êtes prête à rentrer au pays?
– Vous le constaterez en sons et en images en 2014. C’est mon pays, ne vous inquiétez pas pour mon retour. Mon programme professionnel est seulement chargé avec les contrats et voyages. C’est ce qui prolonge mon séjour.
Alors, vous n’êtes plus en colère contre le régime en place ?
– Je n’ai jamais été en colère contre qui que ce soit, je n’ai aucun problème. Nous sommes tous des frères et sœurs. Dans une famille, ça peut arriver qu’il y ait des brouilles mais ça ne veut pas dire que tout est gâté. La vie doit continuer…
On se souvient que dans une de vos déclarations dans un journal de la place vous vous êtes senti écartée ou censurée de la Rti.
– C’est réglé je pense. Et ce n’est plus d’actualité.
Comment le problème a-t-il été réglé ?
– Par les voies normales de recours.
Ah oui ! Dites-nous en un peu plus sur les voies de résolution…
– La RTI se veut être au dessus de la mêlée. Quoique mes clips n’aient pas commencé à être diffusés, je crois au professionnalisme de ses dirigeants actuels pour que les choses rentrent dans l’ordre. J’attends et j’observe. Je m’en tiens à ça pour le moment et je ne vous dirai pas non plus grand-chose sur les voies de résolution. Retenez que les choses semblent rentrer dans l’ordre. d’ici peu, vous aurez le temps de vous en rendre compte.
Que devient votre fils Tshaga ?
– Mon fils est à Londres pour ses études. Pour le reste, je ne sais pas. C’est lui qui décide maintenant de ses choix.
C’est tout de même bizarre que votre réponse soit si expéditive…
– C’est un grand garçon aujourd’hui, je ne vais tout de même pas lui faire de l’ombre. Il se débrouille bien et il a toute ma bénédiction.
Outre la musique, quel est le quotidien d’Aïcha Koné sur sa terre d’exil ?
– Je consacre l’essentiel de mon temps à la lecture religieuse, à faire la cuisine pour mes amis et parents qui me visitent. Dans mon agenda, il y a toujours des séances de répétitions.
Selon les informations qui nous parviennent, vous êtes en de bonnes mains. chez qui vivez-vous?
– Je vis grâce à Dieu et je ne me plains pas du tout…tout va bien. Est-il nécessaire de savoir chez qui je vis ? Peu importe, les gens n’ont pas besoin de savoir cela pour être épanouis.
Des rumeurs font état de ce que vous êtes sous la responsabilité du président de la République de Guinée.
– Tout citoyen vit sous la protection d’un gouvernement. Je ne suis pas un cas exceptionnel…
Alors, c’est vrai ?
– C’est vous qui le dites…
Aïcha et les chefs d’Etats, c’est une histoire. Y a-t-il des anecdotes que vous voudrez bien partager avec nous ?
– Que voulez-vous que je dise? Je suis une artiste et en tant que tel, mon métier me donne le privilège de rencontrer des hommes importants et ça, c’est un honneur que notre carnet relationnel soit riche. Ça nous ouvre forcément des portes. Maintenant, il revient à chacun de bien entretenir son relationnel à travers une image positive. C’est ce que je fais.
Pour revenir à Reine Pélagie, comment l’idée est venue?
– Il ne s’agit pas de Pélagie seule…Il s’agit pour moi de réunir toutes les grandes voix qui peuvent apporter quelque chose à la réconciliation nationale. peu importe les sensibilités religieuses, politiques. C’est de la Côte d’Ivoire qu’il s’agit avec Nayanka, Chantal avec qui j’étais à Noisy Le Sec pour mon concert sur le Pardon et la Réconciliation, Allah Thérèse, Monique Séka, Antoinette Konan, la grande sœur Thérèse Taba etc. qui ont travaillé à Abidjan sur ce beau projet.
On constate que la Côte d’Ivoire vous manque !
– Oui, mais je vais rentrer tôt ou tard et c’est probablement bientôt. De toutes les façons c’est mon pays. Je voudrais par ailleurs dire merci à tous ceux qui m’écrivent ou m’appellent et qui soutiennent mon activité culturelle depuis bientôt 37 ans. Je souhaite la Paix, le Pardon et la Réconciliation des cœurs et des esprits pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants.
Top visage et Clarisse
SOURCE : L’Indépendant du Mali