CHANSON – L’artiste s’ouvre aux sonorités africaines sur «Château Rouge»…
«J’ai de l’estime pour l’intelligence et le goût du public. J’ai envie de les challenger.» Abd al Malik bouscule ses habitudes avec son troisième album, Château Rouge. Réalisé par Gonzales, il mêle les habituels soliloques introspectifs et philosophiques qui ont fait le succès du rappeur à des morceaux d’afro-pop joyeux et dansants, plus surprenants.
Trop vite catalogué rappeur intello
Au fil de morceaux aux ambiances variées, d’un tube afrobeat à une longue ballade free-jazz, on découvre de nouvelles facettes d’un artiste passionnant, qui invite sur un titre Ezra Koenig, chanteur du groupe américain Vampire Weekend.
«On m’a souvent catalogué comme un rappeur intello de gauche. Le système médiatique réduit les artistes. Ce n’est pas grave, c’est même excitant parce qu’à partir de là, on peut sans cesse en dire plus. Mais pour se faire comprendre, il faut aussi parfois freiner sa complexité.»
En chantant plus, y compris dans un anglais relevé d’un fort accent frenchy, Abd al Malik parle moins mais en dit plus. «Pour la première fois de ma jeune vie, confie-t-il, je n’étais pas dans l’analyse mais dans l’accouchement des sentiments de l’instant.»
Benjamin Chapon
Articles Source : 20minutes.fr