l’an dernier à Roubaix. De retour sur la scène du Colisée, les mêmes, aussi toniques, ont fait chanter et danser les couleurs de l’Afrique du Sud, mais sans surprise. Des voix surgissent du néant, des tambours résonnent et donnent le rythme trépidant d’une grande fresque colorée et vivante. C’est l’histoire d’une musique et d’un peuple au destin tourmenté qui nous est ensuite racontée de manière trop scolaire par un vieil homme, cheveu blanc, looké Nelson Mandela.
C’est alors parti pour un voyage organisé, divisé en tableaux tribaux, en chants traditionnels ou plus modernes. Festival de couleurs et de sonorités, immersion époustouflante dans une culture codifiée mais pleine de vie. Sur scène, les corps, exclusivement d’ébène, se livrent à des combats impressionnants, des danses rituelles, des Gumboots hypnotiques, des spirituals a capella superbes, avant de dérouler devant nos yeux ébahis, avec une énergie contagieuse, le reste de l’histoire, liée à l’apartheid. Les 1 700 spectateurs sexagénaires, cheminent avec eux de la brousse aux ghettos, de Durban à Johannesburg et font l’apprentissage de la liberté, pas déçus de cette vision de l’Afrique du Sud, somme toute assez conventionnelle, caricaturale où tout nous est expliqué au micro et traduit à l’écran. Voyage organisé superbe, mais sans l’audace et l’émotion qui auraient fait la différence.
BRIGITTE LEMERY
Article Source : lavoixdunord.fr