Créé en janvier 2001, le Festival au désert se tient traditionnellement à Essakane, dans la région de Tombouctou. A l’origine, c’étaient les différents chants et danses touaregs, la poésie, les courses de chameaux, les jeux etc qui constituaient sa trame.
Aujourd’hui, le Festival s’est ouvert à l’extérieur et accueille des artistes venus d’autres régions du Mali, d’Afrique voire d’Europe et du reste du monde. Trois jours durant, des formations artistiques invitées des quatre coins du monde présentent leur savoir faire aux festivaliers.
Ainsi, à travers l’intérêt médiatique qu’il suscite et la logistique qu’il mobilise, le festival au désert entre dans la catégorie des grands festivals modernes du monde, tout en gardant ses aspects traditionnels spécifiques.
Cependant, le Comité d’organisation du festival au désert vit, d’année en année, une réduction sensible de l’apport de ses sponsors traditionnels pour des supposés problèmes de sécurité au nord du pays.
Malgré la mauvaise publicité dont est victime la région de Tombouctou, son festival, Essakane, qui est à sa 12ème édition, a été un succès éclatant. L’un des objectifs de ce festival, à savoir vaincre la psychose de l’insécurité, a été largement atteint.
Un important dispositif de sécurité mis en place
A quelques heures de l’ouverture du festival, le jeudi 12 janvier, la ville de Tombouctou était prise d’assaut pas les éléments des forces armées et de sécurité.
Une présence médiatique marquée
Armés jusqu’aux dents, ils étaient visibles à bord de Pick-up, de chars et de Tétra (les avions de surveillance). Ce, pour éviter toute surprise désagréable. Selon les informations que nous avons pu récolter, plus de 1.500 agents de sécurité ont été mobilisés pour venir en renfort dans la ville des « 333 saints ». Grâce à cet impressionnant dispositif et à bien d’autres, le festival au désert s’est déroulé sans anicroche.
Malgré la mauvaise campagne de certains médias occidentaux, des journalistes ont effectué le déplacement pour se faire une religion de la situation sécuritaire au nord Mali. Venue de part le monde, la centaine de journalistes accrédités a compris que ce qui se vit à Tombouctou n’a rien de particulier.
La star britannique du rock, Bono le sorcier, créé la surprise
De son vrai nom Paul David Hewson, Bono est né le 10 mai 1960 à Dublin. Chanteur irlandais et leader occasionnel du mythique groupe de rock U2, parolier de la plupart des titres d’U2, auteur engagé dans diverses causes humanitaires et politiques (Artists Against Apartheid, Amnesty International, Greenpeace, War Child, Jubilee 2000, etc.) et leader charismatique du groupe, il développe et entre dans la peau de multiples personnages afin de briser continuellement l’image que lui renvoient les médias.
Preuve : sa venue surprise à cette 12ème édition du festival au désert. En effet, c’est le jeudi aux environs de 20 heures que le Jet privé de Bono s’est posé sur le tarmac de l’aéroport de Tombouctou. Il était accompagné par une forte délégation.
Bono le sorcier a saisi cette occasion pour visiter visiter certains projets de développement et s’est produit avec le célèbre groupe Tinariwen et avec Bassékou Kouyaté. Une prestation qui a marqué cette 12ème édition car, ce n’est pas tous les jours qu’on voit Bono se produire en live.
El hadj bdoulaye Diabaté endiable Tombouctou
Venu fraichement de la Mecque, l’artiste de classe mondiale, Abdoulaye Diabaté, et son groupe ont émerveillé le public. Même le grand Bono n’a pas résisté à la sortie de l’enfant de Ségou.
Deux heures durant, comme à son accoutumée, Diabaté a livré des messages de paix, d’amour et de fraternité à l’endroit des festivaliers.
Le gouvernement fortement représenté
Cette édition a vu la participation, en plus du Premier ministre Mme Sidibé Mariam Khaïdama Cissé, des ministres de la Culture, Hamane Niang, de l’Artisanat et du tourisme, Mohamed El Moctar et de la Sécurité intérieure et de la protection civile, le Général Sadio Gassama. Sans oublier les autorités administratives et coutumières de Tombouctou.
Bandiougou DIABATE
Source : L’indépendant via Maliweb.net