Youssoupha TALL, Directeur commercial du Must : « Il y a aucun artiste qui a honoré son contrat avec le Must et qui n’a pas encore touché son cachet, »

par | 19 février 2013 | Interviews

Youssoupha TALL, plus connu sous le nom You TALL a fait ses premiers pas dans le milieu culturel en 1998 comme Disque Jockey, pour par la suite s’intéresser à la gestion des boites de nuit. Il commença par gérer l’Alizé Club, ensuite le Niany Night Club, puis le Yengouleen, le King Karaoké à Saly pour revenir à Dakar au Nirvana. Youssou avait arrêté les boites de nuit en 2008, et juste après cela il s’était adonné à l’organisation de grandes soirées de gala, de défilés de mode etc. et actuellement il est le gérant du Must depuis deux mois. Etant l’une des personnes les plus au faîte de ce qui se fait dans l’organisation culturelle de clubs, il a bien voulu répondre aux questions de Dakarmusique.com. Entretien.

Dakarmusique.com : Pouvez-vous nous parler du Must ?
Le Must en fait, c’est un restaurant à la base, avec une cuisine très appréciée ouvert à tout le monde. Apres le resto, le Must a ce qu’on appelle un LUNCH, c’est la salle de spectacle où se produisent les artistes. C’est un LUNCH qui a un programme tous les soirs, c‘est à dire qu’il y a un groupe qui se produit tous les soirs ; et on a des clients vip qui apprécient le Must et qui nous sont vraiment fidèles.

Dakarmusique.com : quel est le mode d’organisation du Must et depuis combien de temps existe t-il ?
Bah le Must existe depuis deux ans maintenant. L’organisation c’est quoi ? C’est tout simplement voir les artistes ou les orchestres qui sont au top et de les programmer, par rapport à ça, nous avons une base de données des clients que nous communiquons le programme  par sms, par la publicité à la radio, par les quotidiens etc. mais le Must a aussi une clientèle variée et exceptionnelle qui est là pratiquement chaque semaine, et il faut dire également que chaque artiste a son public. Au Must, tous les styles se croisent : on y trouve du Mbalax, de l’Afro, beaucoup d’acoustique, de temps en temps des groupes de Reggae etc.

Dakarmusique.com : Must, le concept ?
Un des associer du Must est le gérant du Just4U, donc le concept est un peu venu de là, le style par rapport aux groupes rappelle celui du Just4U, sauf que le Must a le LUNCH, le restaurant ; tout autour du Must il y a des maisons donc on ne pouvait pas faire jouer les artistes dans le restaurant, cause pour laquelle on a construit le LUNCH où c’est fermé comme une discothèque, mais à la base c’est le style Just4U en fait.

Dakarmusique.com : comment choisissez-vous les groupes qui doivent se produire au Must ?
En général ce sont les groupes qui nous contactent eux-mêmes via leur manageur, mais nous aussi, nous appelons des artistes ; selon la date, nous portons notre choix sur un artiste plutôt qu’un autre pour attirer plus de monde. C’est donc par rapport aux groupes qui sont les plus en vue du moment, qui peuvent nous apporter plus de profits, et par rapport aux jours de fête, aux jours fériés que nous élaborons un programme. Par exemple hier c’était la Saint-Valentin c’était jour de semaine, on a eu Pape & Cheikh pour la soirée et à 1H 30 c’était déjà plein ; on a de grands groupes comme le Baobab, Omar Pène, Cheikh Lô, Souleymane Faye, Ceddo, Alioune MbayeNder, Yoro Ndiaye, Aida Samb etc. qui jouent au régulièrement au Must.

Dakarmusique.com : des problèmes dans le business ?
Le premier obstacle c’est la crise qui continue toujours (rires) ! Et c’est une chose dont nous ne pouvons rien faire, de ce fait c’est évident de deviner qu’il y a des jours ou ça marchent et des jours ou ça ne marche pas. Parfois on communique à la radio, dans les journaux, on envoie des sms aux clients, mais il arrive que ça ne passe pas et les choses sont comme ça.

Dakarmusique.com : les affaires marchent pour le Must ?
A la base c’est un business, donc on attend naturellement un peu de bénéfice. Mais c’est comme je le dis, parfois on s’en sort, parfois absolument pas. Et pour les soirées c’est soit un cachet, soit une coproduction ; cependant quand c’est un cachet ça marche ou pas, il y a aucun artiste qui a honoré son contrat avec le Must et qui n’a pas encore touché son cachet, ce n’est possible ça.

Dakarmusique.com : quelle  est votre coqueluche du moment ?
En ce moment c’est Pape & Cheikh et je pense qu’ils le sont partout (rires).

Dakarmusique.com : un mot aux artistes et à vos collègues du monde des clubs?
Que les artistes se professionnalisent davantage parce que c’est très important que le groupe, le manageur, le staff et tout derrière soient très bien callés ; qu’il y ait quelque chose de professionnel qui respecte le public, du fait que parfois il y a des artistes qui viennent très en tard pour faire leur balance or le public est là entrain d’attendre, toutefois l’on comprend un petit peu aussi parce qu’ils nous disent que c’est un problème de budget.

Dakarmusique.com : que pensez-vous du site et radio web Dakar Musique ?
C’est une bonne initiative, car à part les radios et quelques rares journaux, il n’y pas exactement des medias qui sont spécialisés dans la musique ; je pense que c’est une très bonne idée de vous intéresser à des gens comme moi en plein dans la culture, on sait ce que chaque artiste pèse, s’il est bon ou pas etc.

Par Moustapha KORERA, DAKAR MUSIQUE
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