Victor DEME à L’institut Français de Dakar

par | 5 avril 2009 | Chroniques

La Femme a été à l’honneur à l’institut français Léopold Sédar SENGHOR de Dakar le 24 mars 2009 dernier. Le chanteur burkinabé Victor DEME est un grand défenseur de la condition de la Femme en générale et celle africaine en particulier.

Son style musical dominé par l’acoustique est très agréable à écouter. Ses thèmes sont engagés et émanent de la vie quotidienne des africains, entre autres thèmes nous pouvons citer : Les enfants de la rue qui selon le chanteur mériteraient du soutien de tous en ce sens que la responsabilité nous incombe tous, le partage et la solidarité sont chantés par Victor DEME, le thème qui revient le plus dans ses chansons reste irrévocablement la Femme qu’il n’a cessé un instant de rendre hommage.
Le public de l’institut français toujours fidèle à lui même a témoigné au chanteur et son groupe tout leur plaisir d’écouter cette musique a resté debout comme un seul homme pour réclamer le chanteur après que ce dernier ait fini son show. Comme tous ses prédécesseurs il a succombé aux applaudissements intenses de ce charment public. Pour les récompenser de leur sympathie il a joué un morceau qui fera partie de son deuxième album qu’il prépare.
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Il aura fallu 30 ans de carrière au burkinabè Victor Demé pour sortir, à 46 ans, son premier album intitulé sobrement Victor Demé. Car cet album, c’est tout simplement lui. Né à Bobo-Dioulasso, au « pays des hommes intègres », d’un père couturier et d’une mère griotte, il débute dans les années soixante aux côtés du fameux orchestre du Super Mandé d’Abdoulaye Diabaté dans les clubs d’Abidjan, qui fait alors figure d’eldorado pour de nombreux artistes. Il se fait rouler par un producteur véreux, et retourne au Burkina Faso en 1988 alors que le révolutionnaire Thomas Sankara vient d’être assassiné. Ce dernier a légué à son pays un terreau fertile pour les arts, et le jeune Victor espère y vivre de sa musique. On le voit s’illustrer aux cotés du Suprême Comenba, dont les compositions mettent en musique le quotidien burkinabè, mais il est longtemps condamné à reprendre des standards dans les bars. Puis de mariages en maquis, il rencontre Camille Louvel, une française, qui tient le Ouaga Jungle, un maquis devenu studio underground : 2 pièces séparées par un pare-brise de camion avec pour seul mobilier une console 16 pistes. Il y enregistre son premier album, sur le label Makasound. Aux antipodes des musiques d’ambiance africaines, Victor Demé a constitué, avec des artistes folks du Congo, « l’Association de l’autre musique ».
« Ça casse la tête, ces boîtes à rythmes, cette musique d’ordinateur. Les artistes de coupé décalé ou de ndombolo sont dans la consommation. Les succès durent rarement huit mois, alors que j’écoute Kassy Mady depuis l’enfance. C’est sur ce genre d’artistes que je prends exemple, je voudrais qu’on écoute ma musique longtemps. », déclare-t-il. Son style ? Une voix chaude et puissante, une écriture simple et poétique héritée des griots et une musique entre blues traditionnel mandingue et influences latines, qui emprunte toute la panoplie des instruments africains : calebasses, congas, balafons, n’gonis, koras et autres arcs à bouche. Ses textes ? De petites romances mandingues intimistes qui racontent l’amour et les femmes burkinabè, appellent à la tolérance et à la solidarité nationale.

Victor DEME à l’Institut Français de Dakar le 24 mars 2009


Photos Felix VON SCHEFFER

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