Une Afrique en fusion

par | 22 novembre 2010 | Africa News

Samedi, au Pôle culturel Ev@sion, la musique traditionnelle africaine s’est teintée de jazz, d’electro, et de technologie numérique.

Sur la scène, ça pulse. Difficile de savoir où donner de l’oreille. Xylophones, guitare basse, tam-tams, batterie, percussions africaines et saxophone se répondent, s’emmêlent, se fondent. Au milieu d’eux, une blonde longiligne se dépense en mouvements graciles, reptiliens. Au centre du tableau, Abdou Sow, Sénégalais d’origine, chante en peule, langue de son pays natal. Autour de lui, Francis Bourrec, Christophe Urbanski, Jean-Louis Bisiacco, Jean-Louis Dô, et Luc Lainé. L’ensemble forme le « Peul Fusion Project ». Ou comment croiser de façon harmonieuse musique africaine, jazz et electro. Samedi, après une semaine passée en résidence au Pôle culturel Ev@sion d’Ambarès, les six musiciens ont livré le fruit de leur expérimentation musicale, au cours d’une soirée intitulée « Les indépendances africaines ».
Les yeux n’étaient pas non plus en reste. C’est d’abord ce défilé, signé Bineta Senghor, qui ouvre le bal. La Sénégalo-Bordelaise excelle dans l’art de mélanger tissus africains et coupes occidentales. Ce sont ensuite ces trois écrans, qui dominent la scène. Instantanés d’Afrique noire et prestations des artistes filmés en temps réel s’y superposent. On appelle cela le « VJing ». Aux « platines », on trouve tout naturellement… un VJ, TomaZ Subversion. En quelque sorte, un DJ pour vidéos.

Dans le public, peu de jeunes

« L’idée, c’est de toucher à travers le spectacle vivant la culture numérique, qu’on se représente technique, froide. Là, tout est mixé en live, » explique Stéphane Blanchon, directeur des affaires culturelles d’Ambarès. L’homme est enthousiaste. « Une soirée comme ça, on n’en a encore jamais fait. Et un an et demi d’existence du Pôle culturel, on en est encore aux tests. »

Cette soirée conçue autour des nouvelles technologies laissait présager un public jeune. Mais force est de constater que dans la salle, les « jeunes majeurs », comme les désigne Stéphane Blanchon, ne sont pas légion. La salle, estampillée « municipale », y est peut-être pour quelque chose. À moins que les jeunes ne préfèrent déserter Ambarès le samedi soir.

« La soirée donnait une image jeune, mais je suis très content que le public ne soit pas si jeune, assure le directeur des affaires culturelles. Et puis, il y a aussi la question de la fracture numérique. On présente du numérique à un public qui n’en a pas l’habitude. » Comme Didier, spectateur d’une cinquantaine d’années : « On découvre de nouvelles technologies qu’on ne connaissait pas. C’est très bien intégré à la musique africaine. »

Yolande, d’origine Sénégalaise, voit même un symbole dans ce métissage des pratiques et des cultures : « Ce mélange, c’est pour dire qu’ensemble, Africains et Européens, ça peut faire quelque chose. » Hasard de calendrier, cet événement trouvait un écho dans le Festival international du film d’histoire de Pessac, consacré cette année à « La fin des colonies », et qui s’achève aujourd’hui.

Article Source : Sudouest.fr

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