Tandis que Bril réclame 100 millions à la TFM, Nestlé Sénégal lui réclame 200 millions à titre de préjudice.

par | 24 mars 2022 | A la une

Tandis que Bril réclame 100 millions à la TFM, Nestlé Sénégal lui réclame 200 millions à titre de préjudice.

De son vrai nom Djibril Mbaye Fall, Bril risque d’avoir une surprise dans cette procédure qu’il a enclenchée contre la Tfm, Birane et Bouba Ndour ainsi que leurs sponsors Nestlé Sénégal et la marque Pakfood, qu’il accuse d’avoir utilisé un extrait de sa chanson dans la série «Taille Fine». En effet, hier, lors du procès devant le tribunal correctionnel de Dakar, l’avocat de Nestlé lui réclame non seulement 200 millions F Cfa à titre de préjudice, mais il compte poursuivre l’artiste en justice pour procédure abusive renseigne notre consœur Fatou Diouf Dione du journal Les Echos.

Enfin, l’affaire qui opposait le Groupe Futurs médias, Birane Ndour (le Dg) et Bouba Ndour (le Directeur des programmes de la Tfm) au rappeur-compositeur Djibril Mbaye Fall alias Bril, a été jugée hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. Ainsi, pour les délits de violation du droit d’exploitation de l’œuvre et du droit moral de l’auteur sur son œuvre, l’artiste les a traduits devant cette barre ainsi que leurs sponsors, Nestlé Sénégal et la marque Pakfood distribuée par Madtrans Suarl. Mais, Bouba Ndour était le seul présent à la barre. Bril leur reproche d’avoir utilisé sans son autorisation l’une de ses chansons dans une série diffusée sur la Tfm. Il soutenait qu’à la date du 14 avril 2021, il avait constaté que la Tfm a diffusé sur ses plateformes en ligne YouTube et la télévision par câble ou satellite, une série télé dénommée «Taille Fine» utilisant comme seul générique des extraits de la chanson «Sama Beug-Beug» sans son autorisation.

Bouba Ndour assure avoir eu le consentement de Bril

Ce que Bouba Ndour a nié hier à la barre. Soutenant d’emblée qu’il ne connaissait Bril que de nom, il a assuré avoir utilisé la chanson suite à son consentement. «Comme chaque année, durant le mois de Ramadan, on produit des sketchs. C’est le monteur qui a attiré mon attention sur l’existence de la chanson. Je me suis rapproché du directeur de la production de la télé. Je lui ai fait savoir que je voulais 26 secondes. De ce fait, Pathé Dia l’a appelé directement devant moi en mettant le portable en mode haut-parleur. Il m’a dit que je n’avais pas à l’appeler et qu’il me donnait son accord. J’ai utilisé 26 secondes. Il est revenu deux mois après pour m’envoyer une citation. Je suis producteur, je n’aurai jamais mis du contenu d’un tiers sans son consentement. Je ne prendrai jamais l’œuvre de quelqu’un sans son autorisation», a-t-il renseigné. Poursuivant, le directeur des programmes de la Tfm a révélé n’avoir pas formalisé par écrit l’accord de Bril, parce qu’il ne pensait pas qu’il allait le traîner en justice. Tout de même, il a confié au juge que son intention n’était nullement de nuire à la carrière de ce jeune artiste. Puisque, selon lui, la série a participé à la vulgarisation de la chanson. Néanmoins, il a déclaré qu’au moment où Bril les a autorisés à utiliser sa chanson, il n’y avait pas encore de sponsors.

Pathé Dia confirme Bouba Ndour

Entendu à titre de témoin, Pathé Dia a confirmé Bouba Ndour dans ses déclarations. À l’en croire, c’est lui qui a appelé Bril au téléphone suite à la demande de Bouba Ndour. D’après son témoignage, Bril était d’accord pour qu’ils utilisent l’extrait de sa chanson dans la série «Taille Fine».

Me Diène Ndiaye, avocat de Nestlé Sénégal : «C’est une citation téméraire»

Avocat du rappeur, Me Souleymane Soumaré a estimé qu’avant de participer à une quelconque entreprise, il faut vous assurer de la cession des droits de toutes les parties. De ce fait, la robe noire, qui a réclamé la somme de 100 millions à titre de dédommagement pour le compte de Bril, a indiqué qu’ils ont commercialisé son œuvre. Par contre, l’avocat de la firme Nestlé Sénégal, Me Diène Ndiaye, a certifié que ce n’est pas un domaine qui lui est étranger. Car, dit-il, Nestlé a acheté un espace publicitaire. «Il n’a pas acheté un générique. Nous n’avons pas contracté avec la Tfm, mais un intermédiaire. On ne savait même pas le générique qui allait être choisi. Dans cette affaire, on ne peut pas poursuivre Nestlé. L’entreprise ne savait même pas que l’extrait n’allait pas être émis. C’est une citation téméraire. Nestlé est une marque protégée. Cette procédure est irrégulière», s’est indigné le conseil qui a fait une demande reconventionnelle et annoncé des poursuites contre Bril. Au regard de cela, il a réclamé la somme de 200 millionsF Cfa à Bril pour procédure abusive.

Me Baboucar Cissé, avocat de Gfm : «Il faut respecter sa parole. On n’est pas à la loterie»

Pour la défense des intérêts du Groupe Futurs médias, Me Baboucar Cissé a affirmé qu’on ne cite pas les noms propres des prévenus puisque c’est extraordinaire et contraire à la loi. Avant d’ajouter qu’on leur a servi une littérature. «L’autorisation expresse n’existe pas dans cette affaire, mais la cession par voie orale ou à l’écrit. Il faut respecter sa parole. On a commencé à perdre cette vertu de la parole donnée. Je n’ai jamais entendu cette chanson. On lui a fait la publicité. On n’est pas à la loterie», a crié Me Cissé qui dit que Bouba Ndour a un répertoire inépuisable et immense de son frère, Youssou Ndour.

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