Philip Monteiro : « Je n’ai jamais dit que ce sont les femmes qui ont brisé mon mariage »

par | 19 septembre 2011 | Interviews

Auteur, compositeur, arrangeur, Philip Monteiro est un artiste qu’on ne présente plus .Très disponible, il a bien voulu répondre aux questions de Dakarmusique.com

Dakarmusique.com : Bonjour Philip, pouvez vous revenir sur vos débuts dans la musique ?
OK,  je tiens à préciser que je suis né à Dakar d’une famille capverdienne, mais c’est aux Etats- Unis que j’ai commencé à faire de la musique. En effet j’étais parti la bas pour y suivre des études en électronique et j’ai eu l’opportunité de faire de la musique, d’autant plus qu’au Sénégal ce n’était pas évident de faire de la musique .Les parents voulaient que je poursuive mes études et je n’avais pas aussi les moyens de me payer un instrument de musique. Ainsi  c’est aux Etats- Unis que j’ai commencé à être  compositeur, arrangeur. J’ai également composé pour des artistes capverdiens .C’est tout naturellement que j’ai choisi de faire du Cabo .  Après quelques albums,  j’ai pris la décision de revenir à Dakar afin de poursuivre ma carrière professionnelle puisqu’aux Etats- Unis ce n’était pas évident de s’en sortir avec la musique capverdienne. Pour moi le Sénégal était le meilleur choix. J’y avais mes proches, mes amis, sans aussi oublier que le Cap-Vert est juste à coté. En somme, j’avais la chance de revenir en Afrique. A partir de là,  j’ai commencé à réaliser mes propres produits, j’ai aussi sorti mon album et produit également celui d’autres artistes, des nouveaux talents pour qui j’ai fait des arrangements.

 

Dakarmusique.com : Pourquoi avoir choisi la musique cabo ?
J’ai choisie cette musique car les langues créoles et portugaises étaient les langues que je maîtrisais le mieux pour la chanson. Par ailleurs le cabo est un style que j’ai toujours adoré parce que la musique capverdienne on l’a dans le sang. J’aimais aussi des groupes comme le Kassav ou bien le Cap-Vert  show ; j’ai ainsi voulu suivre leur trace mais avec une musique plus lente que la coladera ou le founana.

Dakarmusique.com :l’amour est un thème qui revient systématiquement en cabo, n’est ce pas ennuyeux de toujours chanter la même chose ?
Dans cabo-love, il y’a le mot love. C’est une musique très sensuelle qui est faite pour être écoutée  et  dansée .Vous savez au Cap-Vert  nous n’avons pas grand-chose, notre richesse c’est l’amour, la nostalgie du pays. En plus de cela,  j’avais remarqué que vers les années 1997 -1998,  au Sénégal  le Mbalax  ne chantait pas trop  le « Mbeuguel » (l’amour), et j’étais persuadé que les sénégalais en avait besoin parce qu’ils  vivent d’amour aussi. Et comme vous pouvez le voir de nos jours on chante beaucoup le Mbeugel. Cependant il m’arrive des fois d’évoquer d’autres thèmes lorsqu’ il s’agit  par exemple de chanter pour la bonne cause notamment  en faveur des sinistrés  ou bien ceux qui vivent la guerre.

Dakarmusique.com : Touchez-vous à d’autres genres musicaux en dehors du Cabo ?
Comme je l’ai dit,  je suis aussi producteur, arrangeur, compositeur. J’ai donc  collaboré avec de nombreux rappeurs tels que Nix, Awadi, Daraadji , le groupe V.I.B. J’ai fait des beats pour eux et aujourd’hui je bosse avec des artistes traditionnels . Je fais aussi du reggae, de la dance-musique. J’adore la musique et j’aime toucher à tout.

Dakarmusque.com : Philip Monteiro a un énorme succès auprès de la gente féminine. Comment gère t-il cela ?
Vous savez, moi je le gère bien. Mes fans sont composés d’hommes et de femmes mais  un homme quand il aime, il peut ne  pas l’afficher ;  ce qui n’est pas le cas avec les femmes qui elles, n’hésitent pas à le montrer. Les femmes aiment avant tout la musique que je fais et m’apprécient aussi.  Ceci me fait  énormément plaisir.

Dakarmusique.com : d’après un journal de la place, les femmes ont eu un impact négatif sur votre mariage. Qu’en dites-vous ?
Ça c’est une très bonne question !  Dès fois les journalistes  ne prennent que ce qui les arrangent pour le publier en première page. Je n’ai jamais dit que ce sont les femmes qui ont brisé mon mariage. Il se trouve que j’avais montré à ce journaliste les messages que je recevais de certaines femmes et mon intention était juste de lui montrer à quel point elles pouvaient  dès fois exagérer. Et je lui avais dit que si ma femme avait vu ces messages, elle aurait pu le prendre autrement et croire que je sortais avec elles. Voila ce que j’avais réellement dit mais je n’ai en aucun  moment dit que les femmes avaient brisé mon mariage.

Dakarmusique.com : Vous avez initié une campagne dénommée Boul laurr en faveur des sinistrés de la banlieue. Pouvez- vous nous en parler ?
Effectivement, c’est un projet qui me tient à cœur. D’ailleurs, j’ai même mis mon album en stand -by pour quelque temps,  car je veux aller au bout de ce projet. Je profite de l’occasion pour remercier tous les artistes qui ont répondu présents, les rappeurs, les Mbalaxman.  Ils sont tous venus pour la bonne cause. En effet nous voulons venir en aide à nos frères, nos sœurs, nos amis qui vivent dans la banlieue. Il faut également dire que l’inondation touche même les régions. La pluie, c’est une bonne chose mais elle crée aussi des dégâts. C’est pourquoi,  on a dit « Tawal té boul laurr ». C’est un projet qui n’a rien de politique et c’est pour montrer aux populations qu’il est possible d’entreprendre des choses sans attendre l’Etat. C’est pourquoi,  j’ai impliqué tous  mes collègues musiciens. Aujourd’hui ce sont les sinistrés,  demain  pourquoi  ne pas combattre la famine ou même la guerre qui sévit en Casamance. Et tout ça,  ce sont des projets qu’on aimerait réaliser un jour.

Dakarmusique.com : Que représente pour vous le fait d’être partagé entre deux pays notamment le Sénégal et le Cap-Vert ?
De temps en temps,  on me demande si je suis sénégalais ou capverdien.  Bon,  ce sont des questions auxquelles je n’aime pas répondre. Je suis né au Sénégal, j’ai grandi au Sénégal.  Le Cap- Vert c’est mon pays aussi, le pays de mes parents et ce sont vraiment deux pays qui sont dans mon cœur, des pays frères.  De ce fait,  je me considère comme étant sénégalais et capverdien en même temps.  Et je suis aussi avant tout un Africain.

Dakarmusique.com : Et pour finir, à  quand la sortie de votre album ?
Comme je l’ai dit,  j’ai mis mon projet d’album en suspens pour me consacrer au projet « Bou Laur »,  mais je pense que l’album sortira cette année.  Les fans l’attendent impatiemment. J’ai besoin de cet album pour mes tournées, mon répertoire. Donc,  je peux dire que la sortie de l’album est prévue pour cette année inchallah.

Abdoulaye Fadel Kane
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