Pape Ndiaye Thiopéte sur la danse: « Aujourd’hui, c’est slip, string ou sexe »

par | 27 mai 2014 | Webnews

Entre deux ‘’tassous’’, Papa Ndiaye Thiopet a répondu a nos questions. L’artiste chanteur qui a débuté sa carrière en tant que danseur pense que la perversion de la danse s’explique par le besoin des danseuses de satisfaire la demande d’un public souvent passionné et surexcité. Et il suffit de montrer le bout d’un slip, d’un string ou du sexe pour être la reine du saabbar. Il  regrette les temps ou le ‘’mbarka-ndiaye’’ était attendu avec ces mystères dans les grands ‘’saabbar’’.Entretien

Vous qui avait débuté votre carrière par la danse qu’elle est votre regard  sur la danse au Sénégal ?

La danse sénégalaise dans son ensemble est en pleine évolution mais en même temps elle subit une profonde mutation. Aujourd’hui nous assistons à la prolifération des écoles de danse. Dans chaque grand quartier de Dakar il y’a une école de danse. Et il faut oser le dire les jeunes ne dansent plus pour danser, ils dansent pour gagner leur vie. Elle est devenue un métier comme les autres. Pour faire danser un jeune comme Pa Moussa ou Ndeye Gueye par exemple,  il faut débourser de l’argent. Les danseurs  sont devenus des professionnels, ils parcours le monde et gagnent bien leurs vies.

Vous avez parlé de mutations dans la danse, que voulez-vous dire exactement ?

Certes la danse se professionnalise de plus en plus mais malgré cette prolifération des écoles de danse je constate que les grandes danseuses deviennent de plus en plus rares. C’est vrai que dans mes différentes prestations je rencontre souvent de grandes danseuses, des filles qui  par leur entendement arrivent à synchroniser leurs expressions corporelles aux rythmes des tam-tams. Ce qui crée une communication parfaite entre les batteurs et les danseuses. Ces moments sont toujours exceptionnelles et marquent tout tambour-major. Mais malheureusement aujourd’hui la recherche du profit fait que n’importe qu’elle fille crée une école de danse et il suffit qu’elle soit gâtée par la nature pour que le public le déclare très grande danseuse.

Comment une fille qui ne sait pas danser peut-elle être proclamée très grande danseuse même si elle est physiquement parfaite. ?

C’est le mal de la danse qui en même temps met à nue une crise des valeurs. Quand des danseuses sont devant un public surexcité qui n’attend que d’entrevoir le bout d’un S…, la meilleure danseuse sera celle qui leur montrera ce qu’ils attendent.  Il suffit juste de montrer l’un des 3S, c’est à dire le slip, le string ou le sexe pour être la reine du Saabbar même avec des jambes lourdes comme du plomb. C’est la triste réalité et les danseuses le savent. Pourquoi se fatiguer à faire du ‘’lally’’ ou un autre pas de danse si pour gagner les faveurs du public il faut montrer le string.

Vous voulez dire que la perversion de la danse est lié a la demande du public, mais nous savons tous que le ‘’mbarka ndiaye’’ existe depuis des lustres…

Nos ancêtres dansaient avec élégance, mais surtout avec une grande pudeur. Le public qui venait les voir danser était un public connaisseur qui venait admirer de magnifiques expressions corporelles. Dans le temps le ‘’mbarka ndiaye’’ était exécuté par une seule d’entre elles. Et c’était á la dans de la fin du saabbar. Aujourd’hui avant que tu ne commence à battre le tam-tam elles exhibent leurs slips. Il m’arrive de demander à certaines filles de renouer leurs pagnes ou de cacher leurs sexes. Autrefois entouré de mystères, le corps de la femme est devenu une banalité parce qu’il est exhibé n’ importe où et n’importe comment.

iGFM

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