La révélation et la satisfaction du reggae dont on peut se pavoiser au Sénégal porte bien le nom de Natty Jean, jeune artiste musicien qui a récemment remporté le prestigieux prix de Meilleur Album Reggae Africain 2012. Très tôt emporté par vibes reggae, il n’a fallu que peu de temps pour que le virus reggae ait raison de lui pour faire virer sa trajectoire du hiphoppeur au reggaman. Beaucoup plébiscité à l’étranger, Natty a accordé un inédit à dakarmusique.com où il présente l’album ’’Santa Yalla’’ et parle bien d’autres détails. Rencontre.
Dakarmusique.com : votre nom Natty Jean signifie quelque chose en particulier ?
Non pas forcément ! Quand j’essaie de me souvenir, je ne me vois pas créer ce nom, c’est plus les gens qui ont fait le rapport entre Jean et la musique reggae, avec le fait que je n’ai pas de locks, ils ont mis un mot pour rappeler le style reggae, au final ça donne Natty Jean.
Dakarmusique.com : ‘’Santa Yalla’’ est fraichement dans les bacs pouvez-vous nous en faire faire une présentation globale?
‘’Santa Yalla’’ comme je le dis toujours quand je regarde l’album, quand je l’écoute il y a deux choses qui me vienne en tête : l’espoir et l’amour, le fait de vouloir partager avec les gens en douceur, voilà pourquoi j’ai viré on ne peu plus du hip hop au reggae, même si j’en garde toujours le style. Je suis plus engagé dans le reggae parce que je trouve qu’il est plus mature que le hip hop. A un moment je me demandais pourquoi je faisais la musique, et je me disais que c’est pour délivrer un message, pour éveiller des consciences, le reggae à mon niveau est la musique la plus adéquate pour. La musique reggae est celle qui colle plus à nos réalités, elle est plus véridique et plus authentique.
Dakarmusique.com : quels sont vos plans de promotion de l’album ?
Déjà l’album est sorti le 2 mai, donc il est officiellement dans les bacs, il disponible à Sandaga, à l’Institut Français de Dakar et il sera disponible partout où je serai en prestation vue que l’industrie du disque ne fonctionne pas comme il faudrait, chacun se débrouille pour écouler ses CD. Là actuellement on communique beaucoup avec les télés, radios, sites etc.
Dakarmusique.com : en général le reggae se chante en Anglais et en Patois, mais Natty a osé innover, posant en Wolof la plupart des morceaux de ‘’Santa Yalla’’.
Moi j’ai envie d’être honnête avec moi-même ! Quand tu fais de la musique et que tu veux délivrer des messages, d’abord il faut être dans tes réalités, tes vraies réalités. Moi je suis sénégalais, j’ai grandi au Sénégal, j’ai tout fait au Sénégal, donc je ne vois pas pourquoi il y’aurait des raisons pour que je défende quelque chose avec une autre langue. Je me suis rendu compte que malgré l’obstacle langagier, les gens en France ou ailleurs ont quand même adhérer à la musique. De plus très souvent dans mes tournées, les Jamaïcains en m’écoutant chanter en Wolof, ils se rapprochent de moi en me demandant « quelle est cette langue ? », je leurs réponds que c’est du Wolof ma langue maternelle du Sénégal, tous, autant qu’ils sont, m’encourage à continuer d’en chanter. Cela m’a donné raison de faire mon album en Wolof quoique ça ne soit pas du top Wolof (rires).
Dakarmusique.com : malgré que vous ayez utilisé le Wolof, toutefois le style reste traditionnel avec du Roots, du Dance Hall, du Booggie Dance etc.
Et je n’hésiterai pas à utiliser les instruments traditionnels parce que ce sont nos trucs à nous, si on en profite pas qui va en profiter ? D’ailleurs c’est ce qui pourra nous permettre de nous imposer sur le reggae international, et même temps cela nous permet de refléter notre identité, de dire que sommes d’Afrique, du Sénégal en particulier etc.
Dakarmusique.com : vous répétez beaucoup que le reggae souffre de clichés misérabilistes.
Oui c’est sûr ! Déjà dans les interviews on me dit ‘’tu n’as pas de rasta’’, ça c’est un cliché, et d’autres encore comme la fumée etc. aujourd’hui je me bats contre tout cela ; je veux montrer que l’on peut faire de la musique reggae tout étant dépourvu de ces clichés. Je veux susciter la paix et l’espoir tout en étant moi-même.
Dakarmusique.com : un mot aux fans.
Un grand merci à tous les fans parce que c’est grâce à eux que si je suis sorti victorieux des Victoires du Reggae, je sens ce que vous faites pour moi, donc je continue le combat pour que les choses restent positives avec beaucoup d’amour.
Par Moustapha KORERA, DAKARMUSIQUE.COM
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