Mounirou Sy Dg BSDA : « on aimerait que Louga soit la capitale culturelle, c’est un rêve qui est plus ou moins sclérosé dans la pensée du lougatois…».

par | 25 avril 2014 | Chroniques

A l’occasion de la1re édition du Week-end culturel du Ndiambour initié par le jeune entrepreneur Abdoulaye Diaw, MounirouSy a animé une conférence au Centre Culturel de Louga, dont le thème était : la place de la culture dans le développement de la région de Louga.
C’est aux environs de 18H qu’a débuté la conférence ; dans une salle que les lougatois sont venus investir, le Dg du BSDA, après les salamalecs, tout en valsant entre le wolof et le français, se montre aussitôt très féroce envers les lougatois parce qu’à son avis, « ils ne sont pas dans l’intellect, le débat intellectuel ne les intéresse pas », non sans signifier clairement en ces termes « je suis de Louga, je ne connais que Louga, j’aime Louga ». Se penchant sur le sujet de la conférence,il a défini la culture comme « tout ce qui est acquis dans la vie de l’homme » car dit-il « on a tendance à séparer la culture de ce qui est nature ».

Mais ici ce dont il est question c’est est-ce que la culture est un facteur de développement ? Quel est le lien entre développement et culture ? Ou encore peut-on se développer par la culture ? En ceci, M. Sy s’intéresse à l’aspect métonymique du sujet sinon à la nature intrinsèque de la question, car dit-il, « les gens martèlent tout le temps l’idée selon laquelle Louga est la capitale de la culture sénégalaise ». L’histoire de Louga dans sa trajectoire moderne, la culture de celle-ci « est monocorde, les gens qui réfléchissent sur le sujet pensent que Louga n’est que folklore», parce que lorsqu’on parle de culture on pense tout de suite au cercle de la jeunesse, or « c’est très réducteur de parler de culture en faisant allusion uniquement au cercle de la jeunesse » poursuit-il.
En se tenant entre dans les confins de l’affirmation et de la perception, M. Sy examine son thème à travers trois aspect ; d’abord le mirage du questionnement, du fait qu’il estime qu’ « on aimerait que Louga soit la capitale culturelle » avant d’ajouter que « c’est un rêve qui est plus ou moins sclérosé dans la pensée du lougatois ». C’est d’ailleurs selon lui la raison pour laquelle on pense que les lougatois ne sont bons qu’a être des danseurs comme si « leslougatoisne sont pas des philosophes, desmédecins, des poètes ou des enseignants en droit comme moi » tellement ils sont assimilés avec l’idée « de folklore, de danse qui est un mirage » dixit-il.
Ensuite, il semblerait qu’on voudrait transformer ces mirages en réalités par des virages, en ceci le Dg du BSDA charge les maires de Louga parce que affirme t-il « Talla Diop le 1er maire de Louga à l’actuelle mairesse Aminata Mbengue Ndiaye, chacun vient avec son idée comme quoi Louga est la capitale culturelle du Sénégal ». A force de répétition, il souligne que « même les ministres de la culture qui passent à Louga reprennent cette idée qui est fausse, ce sont des virages qui finissent par avoir la vraie image »
Après avoir soulevé ces points, Mounirou Sy s’attachera à vanter les mérites du ndiambour ndiambour, de son caractère valeureux, de sa différence avec le baol baol, de sa sagesse, des origines islamiques de Louga etc. tout ceci fait du lougatois « un phénomène, un sénégalais à part entière » mais aussi « un sénégalais à part » dit-il. Ironiquement, M. Sy fera remarquer qu’aucun maire de Louga n’a pensé à doter la prétendue capitale de la culture une salle de spectacle digne de ce nom, avant de révéler que c’est la raison pour laquelle « Youssou Ndour ne joue pas à Louga » ; mais ce qui a fait sensation, c’est qu’il informe que le roi du mbalax lui a confié que le mbalax est né a Louga. Ce fut le début du décompte des différentes infrastructures, dont manquent la région et le manque d’initiative des autorités locales. D’ailleurs celles-ci dit-il « n’interviennent que quand les organisateurs d’évènements culturels sont fatigués », non sans souligner ses actions de mécènes qu’il a modestement partagé avec l’auditoire. En clair, M. Sy fustige le manque d’assistance et d’efficacité de la mairie, sans oublier de rappeler « dans le cadre du CANAL (Collectif des Amis et Natifs de Louga), mais aussi et surtout dans le cadre du Fecce Maci Bole Louga, car la personne qui est avec nous, Youssou Ndour, c’est l’un des plus grands bosseurs du Sénégal. »
Mounirou Sy annonce la fin des maux des acteurs culturels et le développement prochain de la région de Louga quand l’exécution du programme de Fecce Maci Bole sera amorcé une fois à la mairie de la ville, parce que « l’actuel mairie de Louga, ce ne sont que des gens qui sont administrativement retraités, qui sont déphasés et périmés ». Intégrant tous ses propos dans son laïus, dans le cadre d’un échange avec le public, le Dg du BSDA a répondu en faisant mille et une promessesqui se placent en remèdes aux plaies culturelles de Louga, et invitant tous les lougatois à le rejoindre avec Youssou Ndour.

Moustapha KORERA, DAKARMUSIQUE.COM
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