Pour certains, tout cela est lié au trac et d’autres angoisses qui foudroient leur organisme avant de monter sur scène. C’est en guise de concentration, qu’ils se livrent à ces pratiques complexes. Pour d’autres, c’est pour éclabousser la foule qu’ils se livrent des fois à des pratiques inqualifiables.
Les artistes, avant de monter sur scène, récitent des versets coraniques, tandis que d’autres font des incantations. Des pendentifs et des amulettes au cou, autour des reins, au poignet et surtout au niveau de l’avant bras.
Le plus drôle, c’est que certains ne cachent même pas leur supercherie devant le public : des citrons à la paume des mains sur le podium, un poulet ou un chat dans la salle d’attente etc. C’est le cas de Dabara qui, avant de monter sur scène, passe d’abord par une imprégnation de toutes les parties externes de son corps: mains, pieds, bouche. Il invite tous les membres de son groupe à la même opération avant de monter sur la scène. Commence alors l’instant de concentration. Il ne parle plus avec une personne étrangère, n’accepte pas de donner la main à quelqu’un et ne regarde surtout pas une personne en face. Lorsque son tour arrive de monter sur le podium, il est précédé par un membre de son groupe qui apporte un fourneau de braise jonché d’encens composé essentiellement d’essence de plante. Celui ci fait quelques tours du podium avant d’accueillir l’artiste au bout de l’estrade. C’est en ce moment qu’il lance son premier cri incandescent enflammant la foule. Tout cela fait partie de l’Afrique. Sinon le travail suffit pour faire la gloire de l’artiste.
Zoumana Nayté
Source : Bamako Hebdo via maliweb.net