Habib FAYE :  »Il faut trouver une couleur au Mblalax »

par | 29 mai 2016 | Chroniques

Les styles musicaux prisés au Mali et au Nigéria ont « plus de couleur » et sont identifiables « dès la première écoute », comparés au Mbalax, difficilement exportable et qui cantonne dans la culture sénégalaise, a analysé le bassiste Habib Faye.

Cette situation rend compte d’un « grand problème » pour les artistes sénégalais ambitionnant de s’imposer à l’étranger, a fait valoir le musicien, dans un entretien paru dans l’édition du week-end du quotidien privé Enquête.

« Quand je vais jouer à l’étranger, on me dit : +Habib est Sénégalais+. Mais moi, je n’y joue pas de la musique sénégalaise vraiment. Quand je vais jouer en Europe, c’est pour faire une autre musique », a-t-il expliqué.

« Cela me frustre. Je vois des groupes maliens qui tournent et je me dis pourquoi il n’y a pas de Sénégalais à part les ténors Youssou Ndour, Ismaël Lô, Baaba Maal », a déclaré le bassiste, d’avis que le mbalax, style musical le plus promu au Sénégal, doit être « plus ou moins épuré ».

« C’est une musique qui est déjà assez compliquée pour certains Sénégalais. On doit la rendre beaucoup plus accessible. C’est un travail en amont que les gens devraient ainsi faire », a soutenu Habib Faye.

« Si on compare notre musique à celle des Maliens et des Nigérians, argumente-t-il, on se rend compte que leurs musiques ont une certaine couleur contrairement à la nôtre. Elles peuvent être identifiées dès la première écoute ».

« Au Sénégal, on a ce phénomène-là. Et moi, ça a toujours été mon challenge et mon souhait de trouver cette couleur qui peut aller partout (…). Pour moi, pour ce qu’on va composer, il faut aller vers les couleurs », a-t-il ajouté.

« Je travaille sur ce projet-là avec des instruments traditionnels qui vont, peut-être, donner une certaine dynamique et aider à avoir une musique qu’on peut jouer partout », a conclu l’ancien bassiste du Super Etoile, présenté comme l’un des plus talentueux de sa génération.

APS

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