Guissé Pène, SG de l’AMS : « Demba Dia avait son franc parler, croyant toujours avoir raison, mais il se confondait en excuse et désolation après avoir compris qu’il avait tort (…) »

par | 30 novembre 2014 | Webnews

Aussitôt que la triste nouvelle du décès du chanteur Demba Dia s’est abattue sur le monde de l’art en prime, nous avons recueilli la réaction à brûle pourpoint d’un acteur incontournable du microcosme de la musique. Et Guissé Pène, puisqu’il s’agit de lui, non moins frère d’Omar Pène, de témoigner sur l’illustre musicien disparu. Interview!

Mr.Pène, la nouvelle du rappel à Dieu de l’artiste musicien Demba Dia est tombée raide tel un couperet. En tant que Secrétaire Général de l’Association des Métiers de la Musique, quelle est votre réaction?
 
Guissé Pène : La perte d’une personne connue est toujours douloureuse surtout pour quelqu’un avec qui on a eu à partager le monde de la musique et qui faisait partie malgré son jeune âge des plus représentatifs de la scène en sa qualité d’artiste mais aussi de producteur. Cette perte sera aussi ressentie auprès de jeunes artistes qu’il aidait à produire et des collectivités qui le sollicitaient pour son important matériel de scène et de sonorisation.
 
Dakaractu : Vous êtes connu comme un vieux briscard de la musique Sénégalaise, vous avez côtoyé pratiquement plusieurs générations d’artistes; quelle image gardez-vous de l’illustre disparu? Une anecdote qui reste encore vivace dans votre esprit?
 
Guissé Pène : L’image que je garde de lui c’est son accessibilité et son ouverture dans un monde où l’on prêche toujours le faux, Demba avait son franc parler croyant toujours avoir raison, mais il se confondait en excuse et désolation après avoir compris qu’il avait tort, ce qui est la marque des grands hommes; il était aussi un touche-à-tout passionné d’exploits (tennis, pilote auto, patron de l’écurie Rock Énergie) etc..
 
Dakaractu : Le monde de la culture est ainsi en deuil, mais dites-nous est-ce que l’art nourrit son homme au Sénégal?
 
Guissé Pène : Si l’on se réfère à Youssou N’dour, Akon, Baba Maal, Thione Seck et autres, on dira oui, la musique peut permettre des opportunités de réussite, mais ce sera avec une organisation à la mesure des ambitions, certes ceux cités font partie de la première génération et ont été bien accompagnés, mais aussi on peut voir de jeunes artistes qui prétendent à un confort de vie de par leur métier, toutefois fois il ne faut pas se voiler la face et dire clairement que la musique est le secteur le plus laissé à lui même; aucun accompagnement ni soutien n’est visible, pour preuve la nouvelle société qui améliorerait leurs conditions a été mise en place depuis le 17 décembre 2013, soit presque un an sans qu’elle puisse avoir l’agrément de fonctionner, la faute revenant aux autorités qui en ont la prérogative d’autant que le conseil d’administration a été élu et un directeur choisi en la personne de Mr Bouna Manel Fall.
Les rares infrastructures en place sont le fait de privés dont le but est de rentabiliser leurs investissements, alors où est l’avenir de la relève? Que deviendront tous ces jeunes talents de Dakar à Fongolimbi?
 
Dakaractu : Vous avez un dernier mot?
 
Guissé Pène : Il est temps que le président Macky Sall accorde beaucoup plus d’attention à ce secteur qui concourt à faire rayonner le pays partout dans le monde, quand Barack Obama s’arrête pour dire à Youssou qu’il l’appréciait, c’est pour sa musique et non son statut de ministre à l’époque. La culture a besoin de voix autorisées…

Dakaractu.com

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