La nouvelle de son extinction de voix avait fait pleurer le public sénégalais. Trois ans plus tard, Coumba Gawlo Seck semble prête à remonter sur scène. Plus qu’un frein, la maladie aura été une opportunité pour la diva.
Diva jusque dans la mise en scène. Coumba Gawlo Seck a annoncé ce mardi, via son service de communication, une conférence de presse la semaine prochaine. Officiellement, « pour évoquer sa situation après trois ans d’absence de la scène musicale ». Mais entre les lignes, cette sortie médiatique devrait présager du retour de celle qui était restée loin de la chanson après un triste épisode d’extinction de voix.
La nouvelle avait ému le Sénégal entier. En février 2021, Coumba Gawlo Seck avait annoncé son retrait provisoire de la scène nationale et internationale en raison de problèmes de santé touchant sa voix. Un coup de massue pour celle qui avait connu le succès dès l’âge de 14 ans. Son père, le regretté Laye Bamba, lui écrit la chanson « Soweto » en hommage à Nelson Mandela, qu’elle interprétera au concours « Voix d’or du Sénégal ». Avec sa victoire, le surnom éponyme. Coumba Gawlo Seck deviendra pour toujours la voix d’or de la musique sénégalaise. Le nom de diva ne tardera pas à s’accoler au surnom. De « Seytané » à « Yo malé », en passant par « femme objet », « sama xol », elle truste pendant longtemps le haut du classement de la musique nationale, à côté des mastodontes comme Thione Seck, Youssou Ndour ou Oumar Pène. En 1998, elle s’offre même le loisir de perpétrer un hold-up dans les tops internationaux en enregistrant le titre « Pata Pata » qui deviendra le hit de l’été en France et lui ouvrira les portes d’une tournée internationale. Disque d’or, disque de platine, Kora Awards… elle enchaine les récompenses et se sert de son succès pour militer pour des causes humanitaires jusqu’en 2017 où elle compose et chante un titre en hommage à la lutte contre le cancer, lors de la finale de la Coupe d’Afrique des nations. Elle revient l’année suivante sur la scène musicale en mettant sur le marché son 22e album « Terrou War ». Ce sera le dernier. Rattrapée par les soucis vocaux, Coumba Gawlo Seck prend la décision déchirante de mettre en veille sa carrière. Les quelques larmes qui ont ruisselé de son visage lors de l’annonce, avait poussé les téléspectateurs de la Tfm à inonder le serveur de messages d’empathie et d’encouragements. Chanteurs, politiques, guide religieux… ils avaient été nombreux à se rendre à son chevet pour témoigner de leur soutien. « Son sérieux, son endurance et surtout son image qui n’a jamais failli, malgré les tentations du show-biz sont à saluer. Elle a toujours gardé la tête sur les épaules. Je suis très peiné par ce qui lui arrive et reste disponible à tout instant pour l’assister », avait confessé Youssou Ndour lors de sa visite au domicile de la chanteuse, qui venait de se lancer dans un long combat contre l’extinction de voix. Causée le plus fréquemment par une inflammation du larynx, cette maladie nécessite une mise au repos total de la voix. Un chemin de croix pour la diva à la voix d’or qu’elle a débuté en allant se recueillir dans la ville religieuse de Touba. Quelques semaines après, elle annonçait avoir subi une intervention chirurgicale à la gorge. « Je dois à présent suivre des séances de rééducation pour retrouver la voix », écrivait-elle sur son compte Facebook. Puis, plus rien. Du côté de la chanteuse, de son staff comme de son service communication, c’est silence total. Rien ne filtre sinon quelques images savamment mises en scène. « Elle a transformé la maladie en opportunité », informe après coup, Pape Boubacar Samb, son chargé de com. En trois ans d’absence, la diva n’a pas été oisive. Entre les séances de rééducation, elle « a beaucoup écrit » et s’est essayé à d’autres connaissances aussi bien musicales que linguistiques. En mars dernier, elle effectue un premier faux retour en publiant le clip « Tekk gui » dans lequel elle est assise au piano, un instrument dont elle a appris à jouer. Enfin, il y a quelques semaines, la diva avait posté une photo d’elle où elle apparait souriante devant la Wimbledon school of english. Une école qui propose une large gamme de cours à tous ceux dont la langue maternelle n’est pas l’anglais et qui souhaite l’étudier à Londres au tarif minimum de 563 euros la semaine (cours business), soit plus de 360.000 FCFA. Pour Coumba Gawlo Seck qui augure de son retour musical, le jeu en vaut la chandelle. « Quelles que soient vos difficultés, transformez-les en opportunités. La finalité n’en sera que bonne », dit celle qui donne rendez-vous au musée des civilisations noires de Dakar.
AICHA FALL