Débuté avec deux heures de retard sur l’horaire initial, le concert, dont l’organisation a été pointée du doigt par nombre de spectateurs, a néanmoins bénéficié d’une salle Jean-Louis Barrault comble, en dépit des fortes pluies qui se sont abattues à Libreville dans la nuit de samedi.
AMBIANCE ACOUSTIQUE
Quelque temps avant l’apparition sur scène du « roi du Yela », en présence d’un public composé à majorité de membres de la communauté ouest-africaine, il est revenu à la chanteuse gabonaise Annie Flore Batchiellilys d’ouvrir le bal des prestations.
Aussitôt après avoir suscité les vives acclamations de l’assistance avec une première interprétation, en langue Wolof, d’une composition de Youssou Ndour, « Khali », A.F. Batchiellilys a une nouvelle fois suscité l’adhésion d’un public réceptif, avec des chansons issues du répertoire de son troisième album, « Le chant est mon champ ».
Fort d’une ambiance acoustique, introduites par les seules instrumentations d’une voix puissante, des arpèges d’une guitare sèche et des notes de basse, l’une des représentantes locales de la « World Music » a offert aux mélomanes de Libreville près de quinze minutes de musique blues teintée de sonorités folkloriques locales.
Accueilli par une salve d’applaudissements, réitérée à chacune de ses intonations, et prenant place dans un décor avec en toile de fond des images de la savane africaine, c’est un Baaba Maal, musicalement « inspiré», et « simple » qu’est apparue sur la scène du CCF.
Une simplicité maintenue par le couple guitare acoustique/voix, voulue par l’artiste. « Nous allons commencer simplement, mais d’ici à la fin du spectacle, je vous garanti que ceux qui le voudront pourront me rejoindre sur scène pour danser », a-t-il lancé à l’assistance.
« GRANDS » MOMENTS DE POESIE
Et l‘invite faite par l’artiste sénégalais, n’a pas manqué de trouver son écho auprès des spectateurs. Après une première interprétation, lyrique, de « Boyi » (orphelin), en hommage aux enfants meurtris par les conflits, dans certaines zones de l’Afrique, l’ambassadeur des Nations Unies pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), a souhaité mettre en relief un répertoire de chansons populaires provenant du sud de la Mauritanie, du nord du fleuve Sénégal, et de l’ancien empire malien.
Bientôt relevée par les cordes (harpes, guitares), les cuivres et les percussions saccadées (tam-tam, batterie) du Daande Lenol, la performance vocale de M. Maal on a ému plus d’un dans l’assemblée battant la mesure et s’illustrant quelques fois sur scène, pour un pas de danse aux côtés de l’artiste.
Au cours de quelques « grands » moments de poésie, semble t-il improvisée, tout en remerciant la communauté ouest-africaine pour son soutien, Baaba Maal n’a pas manqué de dire sa gratitude aux autorités gabonaises en général, et Libreville en particulier, pour l’accueil qui lui est réservé sur le territoire national.
ADHESION MASSIVE
« En tant que sénégalais j’aimerais remercier Baaba Maal de promouvoir la musique africaine. Et nous sommes ravis de le voir à Libreville. Nous le souhaitons une longue vie et beaucoup de chance dans ce qu’il fait », a indiqué Seidou, l’un des nombreux admirateurs de l’artiste.
« Baaba Maal fête ses vingt cinq(25) ans de carrière avec le Daande lenol, et moi j’ai pratiquement le même âge que cet orchestre, puisque j’ai 26 ans. A la maison, on a toujours écouté la musique de Baaba Maal. C’est un peu comme si c’était un membre de la famille. On est très content qu’il soit passé par le Gabon pour sa tournée africaine », a considéré Sow.
Débutée le 23 octobre dernier à Dakar (Sénégal), la tournée africaine de Baaba Maal, dans le cadre des vingt-cinq ans du Daande Lenol, prendra fin 18 décembre prochain, également en terre sénégalaise.
GN/MO/RA/10
Source : Gabonews