Ndioba Gueye auteur, compositeur et instrumentiste: « Au Sénégal le musicien n’est pas respecté, même le chanteur qui l’embauche ne le respecte pas non plus … »

par | 29 avril 2014 | Interviews

Ndioba Gueye est un auteur, compositeur et multi-instrumentiste qui s’est lancé dès l’âge de 18 ans dans la musique ; intégrant le groupe d’un ami, ce fut le début d’une tournée dans différentes régions du pays avant d’être engagé par le groupe Number One, Dial Mbaye, Doudou Ndiaye Mbengue etc. en clair le monsieur a eu travailler comme instrumentiste avec la plupart des grands noms de la musiquesénégalaise avant d’aller évoluer du coté de la Finlande. Venue à la rencontre de dakarmusique.com, Ndioba s’est confié à cœur couvert. Entretien.

Dakarmusique.com : de vos débuts, parmi tous les groupes dans lesquels vous avez joué, lequel vous a le plus marqué ?
J’ai commencé avec le groupe Tabala où d’ailleurs j’ai galéré véritablement ; s’en était suivi le groupe Assawali Assaman, ce sont ces groupes d’où je suis sorti, et donc ils sont ceux qui m’ont le plus marqué.

Dakarmusique.com : d’où est-ce que vous avez appris la musique ?
Mon ami Bara Fall a créé son groupe puis il m’a demandé de venir les voir, quand j’ai vu le bassiste joué je suis tombé amoureux. Le bassiste en question, il n’était pas très bon, mon ami m’a suggéré d’acheter une guitare et d’apprendre à en jouer. 7 mois plus tard, Youssou Ndour jouait à Saint-Michel, le groupe la première partie, j’ai joué et op c’est parti, j’ai rejoins le groupe. Enfin j’ai aussi fait des études en France pour me perfectionner.

Dakarmusique.com : les plus grands bassistes d’Afrique de l‘ouest sont des camerounais, selon vous c’est dû à quoi ?
C’est dû à la musique gospel ! Au Cameroun, ils ont des églises, des compétitions, et quand il y a celles-ci, il y a persévérance, évolution, travail … les camerounais sont des gens hyper sérieux, ils aiment la musique, ils aiment les compétitions or au Sénégal, il n’y pas de compétition. Au Sénégal le musicien n’est pas respecté, même le chanteur qui l’embauche ne le respecte pas non plus, il ne lui donne que des miettes.

Dakarmusique.com.com : qu’est-ce que vous faites comme musique ?
Moi c’est les mélanges que je fais ; c’est le world music, je fais du funk, du jazz, de la salsa, du blues, du mbalax dosé parce que je ne joue pas la musique que pour les sénégalais. Ma musique, le chinois, le japonais, le français etc. peut l’écouter. C’est une musique ouverte et non limitée, et pour mieux s’exprimer, il faut avoir un esprit d’ouverture dans tous les sens, mon expérience au Vietnam, Japon etc. me le confirme.

Dakarmusique.com : en tant que musicien sénégalais, comment votre musique est accueillie en Finlande ?
Je me sens trop bien parce que la Finlande est un pays développé, organisé, strict ; les gens y sont sérieux et sont très organisé en matière de business. Ma musique est très bien accueillie là-bas, j’y ai plein de tournées  et plusieurs autres choses.

Dakarmusique.com : parlez-nous de votre premier album que vous venez de sortir.
L’album s’intitule « Don’t Go » ! C’est un album de huit titres entre autres je parle d’immigration clandestine, de la persévérance dans le travail etc. j’aime tous les titres car ce sont tous mes enfants mais j’avoue que je préfère le titre éponyme de l’album « Don’t Go ».

Dakarmsuque.com : un dernier mot ?
Juste dire aux musiciens, il faut qu’ils bossent et avec la bonne méthode !

Par Moustapha KORERA, DAKAMUSIQUE.COM
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