Myrma, chanteuse : « Tout arrive à point pour qui sait attendre ! »

par | 12 mai 2014 | Webnews

Mame Mariéma Paye est plus connue sous son nom d’artiste de Myrma. La jeune fille qui a avait charmé le public avec son single « je t’aime », sorti en 2008, a mis du temps avant de sortir son album. Annoncé à de nombreuses reprises, le produit est  enfin disponible sur le marché depuis le début du mois d’avril passé. Nous avons rencontré la chanteuse chez elle, à Guédiawaye, pour discuter à barons rompus avec elle. Myrma est largement revenue sur ses projets. Entretien avec une jeune fille de son époque qui refuse de se prendre la tête…

Le Témoin – Que devient Myrma ?
Je suis toujours là. J’étais en train d’ouvrir plusieurs chantiers et, surtout, d’apprendre beaucoup de choses dans le domaine de la musique. C’est ce qui explique ma longue absence de la scène musicale. Maintenant, je suis de retour et je propose au public de nouvelles créations.

Depuis 2008, on attend votre album, pourquoi toute cette longue attente ?
C’est vrai que cela fait cinq  ans que le CD  est attendu. Mais il fallait surtout travailler dur pour pouvoir sortir quelque chose qui puisse  satisfaire le public. J’ai beaucoup travaillé pour que les attentes ne soient pas déçues et que le public ne pense pas que j’ai bâclé mon travail. Je n’ai jamais été pressée, c’est pour cette raison que je suis restée cloitrée tous ces quatre ans pour peaufiner mon produit. Cet album compte six titres et aborde beaucoup de thèmes de société.

Pourquoi avez-vous décidé de ne sortir que six titres ?
Je n’ai pas que six titres dans mon répertoire. J’ai choisi de ne sortir que ceux-là. Un album coûte cher. L’enregistrement n’est pas facile. Aussi, comme les fans ne pouvaient plus attendre, j’ai décidé de sortir cet album.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai débuté en 2003 chez le père Ouza. J’ai fait aussi des chœurs au niveau de certains groupes.  J’ai assuré les chœurs pour Omar Pène,Manel Diop, Aby Ndour pour ses enregistrements au niveau du studio. En 2008, j’ai rencontré Baba Hamdy et on a fait ensemble le single « Je t’aime ». Plus tard, j’ai arrêté  de travailler avec lui.

Pourquoi ?
Rien du tout, on a simplement décidé de ne plus travailler ensemble. (Un peu irritée).

C’est sûr ?
Sûr et certain…

Peut-être que vous ne vous entendiez plus, vous aviez des divergences…
(Elle nous coupe)Non, il n’y a rien de tout cela ! On travaillait ensemble et on ne le fait plus. Cela fait entièrement partie du boulot et cela ne doit poser aucun problème. Si vous ne vous entendez plus dans la manière de faire, il vaut mieux que chacun aille de son côté.

Avez-vous gardé de bons rapports ?
Oui,  on a toujours de très bons rapports.

Vous ne faites pas seulement du Mbalakh, comment qualifiez  vous votre genre musical ?
Je dirais que je fais de la variété. Je ne me focalise pas seulement sur le Mbalakh. Je touche à toutes les formes de musique. Dans mon album,  il ya quatre titres qui sont du soft Mbalakh. Le dernier que j’ai sorti en clip fait partie des morceaux les  plus rythmés de mon disque. Il y a  deux chansons  qui sont joués sur un tempo afro-acoustique. Tout cela pour dire encore une fois que je ne me  suis pas seulement limitée au Mbalakh.

Vous évoluez dans un milieu très difficile, comment alliez-vous votre vie de jeune fille de son temps et votre carrière artistique avec toutes les tentations et les problèmes inhérents au milieu ?
Ce n’est pas du tout facile et il en est ainsi pour tous les métiers. Il faut avoir la tête sur les épaules, croire en soi. Il faut savoir ce que l’on veut, avoir des objectifs et faire tout pour les atteindre. Dans ce cas, le Bon Dieu vous assistera et tout pourra bien se passer. Je suis convaincue qu’il faut avoir l’amour de son métier et une foi inébranlable. C’est difficile mais il ne faut jamais baisser les bras. En même temps, il faut éviter de céder à la tentation. Il faut mettre de la rigueur et de la volonté dans son travail et tout finira par aller dans le sens que l’on veut avec l’aide de Dieu.

Quel genre de femme êtes-vous dans votre vie de tous les jours ?
Je dirais que j’ai une forte personnalité. Je n’aime pas que l’on me marche sur les pieds. Mais, honnêtement, ce n’est pas évident de parler de soi. Je ne peux pas me définir. C’est aux autres de parler de moi. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis très rigoureuse dans ce que je fais et je ne badine pas avec le travail.

Avez-vous des prétendants et êtes-vous prête à vous marier ?
Je ne songe pas à me marier pour l’instant. Il est évident qu’il ya toujours des prétendants et c’est inévitable. Je suis une femme et je ne peux pas manquer d’être courtisée comme toutes les autres femmes du monde.
 
Certains vous comparent à Viviane, comment vivez vous cela et quels rapports entretenez-vous avec celle que l’on présente comme votre sosie ?
C’est un honneur pour moi. Parce que Viviane, c’est une personne que j’adore. Il m’arrive parfois d’aller dans ses soirées pour faire des bœufs et elle m’a toujours très bien accueillie. Quand j’étais petite, je fredonnais tout le temps ses chansons et on m’appelait « Viviane Bou Nioul ». Donc, c’est un honneur pour moi que d’être comparée à elle. Cela étant, si on me dit que je ressemble à Viviane, vraiment cela me fait rire. Parce que c’est une grande dame. C’est  un honneur qu’on me compare à l’une des plus grandes chanteuses du Sénégal.

Avez-vous des amies dans le show-biz et qui sont elles ?
J’ai des amies mais c’est surtout au niveau des jeunes talents. Parce qu’ils sont de ma génération. Ils sont tous mes amis. Nous n’avons pas certains types de relations mais cela se passe bien dans l’ensemble.

Vous rêvez d’une carrière  internationale et vous avez tardé  à sortir voter album. N’est-ce pas là un handicap sérieux et une perte de temps ?
Pour moi, il ne s’agit pas du tout de perte de temps. Dans la vie, il faut toujours faire les choses avec sérieux et il ne sert à rien de se précipiter. Comme on le stipule souvent, il faut toujours prendre le  temps de bien mûrir son produit avant de le proposer au public. Cela ne sert à rien de se précipiter et il faut éviter de confondre vitesse et précipitation. Il ne s’agit nullement d’une perte de temps car j’ai eu à effectuer de nombreuses tournées et à accumuler une certaine expérience. J’ai eu le loisir  d’apprendre beaucoup de choses.

Quel est votre plus grand souhait en musique ?
A l’instar de tous mes pairs, j’aspire à devenir une grande chanteuse de renommée mondiale. Je voudrais que mon travail soit apprécié à travers le monde entier par le biais de ma musique.

Sans album, il vous arrive de faire des  tournées en France ; comment expliquez-vous cela ?
C’est un groupe qui m’engageait souvent. Il s’agit du « Garmi Fall » qui est basé à Lille, en France. Ensemble, nous avons effectué des tournées en France, Belgique et  des fois aussi en Italie. Il est constitué par Madiop Fall et ses amis. Il n’y avait que des Français au sein de l’orchestre et seuls les percussionnistes étaient des Sénégalais. Ce sont des petits-fils de Doudou Ndiaye Rose. Donc, j’allais souvent en tournée avec eux.

Parlez-nous de vos projets hormis la sortie de l’album…
Nous préparons un grand diner de gala pour faire le lancement de l’album. Il y aura aussi des soirées en live au niveau de certaines boites de la place. C’est un moyen de permettre à mes fans de venir découvrir le travail que je fais depuis quatre ans. On projette de faire beaucoup de choses et on en parlera le moment venu.

Propos recueillis par : Fadel LO
Article paru dans « Le Témoin » N° 1164 –Hebdomadaire Sénégalais (MAI 2014)

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