Dakar Musique : Qui est zakira ?
Tout d’abord je glorifie Dieu le Tout- Puissant, je prie sur le prophète (PSL) et remercie Cheikh Ahmed Tidjane (RTA), Cheikh Ibrahim Niasse (RDA) Cheikh Mamour Insa Diop et mes parents. A l’état civil, je me nomme Mame Diarra Diop mais par la grâce du Tout- Puissant, lorsque je suis parti en France, par la suite, on a changé mon nom. J’ai trouvé mes frères de la tarîqa Tidjane et de la Faydou de mawlana Cheikh Ibrahim Niasse (RTA) au sein des dahira à Paris lors d’une première. Ils m’ont proposé de prendre le micro pour les chants religieux et ils ont tous appréciés. Par l’intermédiaire de leur présidente ils m’ont appelé au téléphone pour solliciter auprès de moi ma présence au dayira et aux manifestations religieuses et j’ai accepté. C’est l’un des fils de Cheikh Ibrahim Niasse, du nom de Baba Lamine qui organisait les gamou là-bas chaque année lorsqu’il séjournait à Paris, qui m’a par la suite donnée le nom de Zakira qui signifie étymologiquement fille qui chante sans arrêt les louanges d’Allah. J’en profite pour le remercier solennellement, lui qui m’a nommée ainsi.
Zikr n’est rien d’autre pour moi le fait de se rappeler de Dieu et de prononcer ces noms et tout musulman doit à tout moment se rappeler du miséricordieux. J’ai fait mes premiers pas avant même de partir en France en 2001. Donc c’est en 2000 que j’ai pris le micro pour la première fois c’était à Bopp, à la rue 3 et tout le monde a apprécié en commençant par mon guide spirituel, mon frère Cheikh Mamour Insa Diop.
Rien d’autre que du bonheur, de la joie car les « zikr » font vivre l’âme humaine, surtout quand il s’agit des chants d’ordre divin.
Je chante pour le seigneur qui nous accorde paix, grâce et guérison, le prophète (PSL) notre guide, mawlana Cheikh Ahmed Tidjane, notre maître et initiateur, mawlana Cheikh Ibrahim Niasse, ainsi que notre ascenseur Cheikh Mamour Insa qui est notre porte envers Baye, mon tout en résumé. Car j’ai l’intention de le faire jusqu’à ma mort.
Mon cheikh n’apprécie pas beaucoup que je cite son honorable nom dans les textes histoire d’éviter que les gens interprètent que nous sommes de même père et de même mère, c’est pour cela que je fais sa propagande. Mais je suis folle de lui, moi étant zakira, je ne peux pas chanter sans prononcer son nom. Il vaudrait mieux pour moi que j’arrète ce métier si je chante Baye sans prononcer son nom. Si le contraire se produit, il apprécie trop que je chante Baye sans y introduire son nom. Après, il me félicite sans arrêt avec contentement.
Çà dépend, car la plupart des chants religieux, je les ai trouvés ici avant ma naissance et les ai tous appris jusqu’à arriver à les maîtriser et j’ai travaillé ma voix mais il y’en a qui viennent spécialement de mon inspiration
C’est Dieu qui le fait parce que tu peux aimer une personne jusqu’à vouloir avoir la même voix qu’elle. Mais lors de mes débuts, on était tout le temps ensemble quand elle prenait le micro j’étais toujours tout prés d’elle pour la soutenir c’est pour cela qu’on ressemble de style. J’en résume que tout est arrivé de par la grâce de cheikh Mamour Insa et ses prières pour nous.
Ma première inspiration sur les Zikr m’est venue lors des vacances que j’ai passées à Nioro alors que je n’avais que 17 ans et tout est venu par simple intuition. J’en remercie le seigneur. Mais une fois à l’étranger (en France) on n’a pas toujours le temps avec le travail et tout mais du coup on n’a pas le temps d’écrire et encore moins de les garder en mémoire. Donc, je me suis donnée le temps d’écrire de temps en temps avant de me coucher ou quand je me promène dans la maison en chantant et çà vient sans aucun effort le plus naturellement.
Je peux dire que ce sont les textes. Parce que quand tu prononces des vérités qui te sont chères et irrémédiables et dont leur quintessence n’est plus à prouver, c’est émouvant. C’est ce que je vis par rapport aux textes qui peuvent me mettre dans un état de béatitude.
Pour commencer le Cheikh est mon frère de sang car nous partageons le même père et la même mère mais je ne mettrai jamais cette relation parentale en avant. J’insisterai plutôt sur le fait qu’il soit mon guide religieux et moi son disciple parce que c’est ce que je vis avec lui malgré le fait qu’il soit mon frère dans cette vie. C’est mon guide, mon frère, mon ami, mon confident. Quant à mes « Zikr » il joue le rôle de perfectionniste car il n’hésite pas à me corriger. Il m’a donnée le wird de la tarîqa Tidjane et m’a transmis le savoir qu’on acquiert grâce à la tarbiya c’est-à-dire l’accès à la gnose et je le remercie beaucoup pour çà car je n’étais rien d’autre qu’une personne qui suivait la vie d’ici-bas et il a tout changé et m’as mise sur le droit chemin. Sans lui je ne saurais être décente. Il m’a transformée. Comme le dit un adage en wolof «affaire de fay naar bi khoromam ». D’ailleurs certaines de mes paroles proviennent de lui comme « lâ illaha illallah seydi barham ».
Tout d’abord, hormis Cheikh Ibrahim Niasse, si on a un amour conséquent vis-à-vis de cette passion, c’est un peu grâce à eux. Parce que si nous en sommes là aujourd’hui, nous n’avons fait que suivre la trace de nos aînés. Ce sont un peu nos idoles. A propos de ma carrière, nous en sommes avec GELONGAL pour la conception de mon premier album (Borom bi). Comme tout artiste, nous en produirons d’autres inch’allah. Nous confierons la suite au bon vouloir d’Allah. Mais l’essentiel est que nous continuerons d’œuvrer pour la fierté de nos condisciples, pour toute la Ummah islamique, ne serait- ce que pour le plaisir de ceux qui se disent allergiques à la religion musulmane.
Franchement je n’ai pas eu de difficultés depuis mon début jusqu’ici et je prie le bon DIEU de ne pas rencontrer des problèmes durant toute ma carrière et de pouvoir satisfaire les talibés et de m’en bénéficier aussi. La plupart du temps, je vais aux gamou dans lesquels je suis invitée. Et sur ce, tous les frais sont pris en charge par ceux qui m’invitent (billets d’avion, restauration, hébergement etc.), ceci fait preuve d’une volonté en Baye justifiée. D’où l’on tire un enseignement au niveau de la détermination de ces gens à faire avancer les choses.
Nous ne pouvons remercier sans pour autant commencer par l’essence de toute chose qui n’est autre qu’Allah, glorifier mon guide spirituel Cheikh Ibrahim Niasse sans oublier son vénérable fils Baba Lamine qui m’a baptisée ce si joli nom et qui aussi n’hésite pas à prendre la place d’un professeur pour moi et qui m’est très cher. Je ne peux m’empêcher de clore cette interview sans souligner tout cet appui qui m’est attribué par cet homme. Tout cela ne se serait pas produit sans l’appui indispensable de ma famille (père, mère, tantes, frères, sœurs, copines) qui ne se s’est jamais lassée de m’épauler tout au long de cette aubaine fatidique. Après cela je ne saurai terminer sans remercier assez toute la famille de Cheikh Ibrahim Niasse (fils, talibés, etc.…..) sans aussi oublier ma porte envers tout ce beau monde qui n’est autre que mon vénéré Cheikh Mamour Insa Diop dont je ne remercierai jamais assez.
Galerie Photos de Mame Diarra DIOP DITE ZAKIRA
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