C’est une chanteuse française qui a toujours éprouvé un certain penchant pour l’Afrique. Elle séjourne régulièrement au Sénégal pour jouer dans des hôtels. Son dernier voyage remonte au mois de juin et nous l’avions rencontrée pour discuter avec elle de ses projets et de son ambition de partager son savoir avec les artistes sénégalais.
Depuis son plus jeune âge, Maïmouna Pascale Quatela est chanteuse, elle a toujours eu une grande attirance pour la musique afro-américaine et africaine. C’est pourquoi, elle est successivement chanteuse de jazz dans les clubs parisiens mais aussi en Angleterre dans les années 80 où elle côtoie et collabore avec le guitariste Allan Holdsworh et le batteur Gary Husband puis à New-York dans les années 90 où elle se rapproche de la communauté afro-américaine qu’elle considère comme sa vrai famille de cœur. En 1996, elle a l’opportunité de chanter pendant plusieurs mois dans notre pays et elle crée son projet de collectif d’artistes « Mélanine Mobile Vibe » en 1996. Elle décide d’orienter sa carrière vers une forme de partage portant un message humanitaire et spirituel. Elle sera sollicitée en 1997 par le Secours Catholique pour chanter à Bercy, à Lourdes et à l’île de La réunion pour être, en quelque sorte, la porte-parole des « sans voix ». En 1999, après avoir travaillé au festival Banlieues Bleues (93) avec le chanteur Joe Lee Wilson (Radio France décembre 1999) et le chanteur de gospel de Chicago Stanley Davis, Maïmouna décide de créer sa propre chorale dans le département 91. Son projet a porté ses fruits car, à ce jour, cette chorale regroupe annuellement plus de 100 choristes sur sept ateliers hebdomadaires. Cette chanteuse au talent reconnu a fini par tisser des liens très étroits avec le Sénégal. C’est d’ailleurs à l’issue de son premier séjour dans notre pays en 1996 que le prénom de Maïmouna lui a été donné par des amis. Elle a eu à jouer dans l’orchestre de Pape Niang, le chanteur et batteur non voyant. Il faut dire que ce premier voyage au Sénégal n’était pas du tout fortuit. Vivant dans une certaine précarité en France et ayant en charge trois enfants, Maïmouna a voulu effectuer le grand saut. A l’époque, elle jouait régulièrement dans un club du nom de « Farafina » en France. C’est ce qui lui a permis de côtoyer des artistes comme Amadou et Myriam, Salif Keita et autres. Elle finit par s’incruster à Dakar et elle trouve un job au niveau d’un club de jazz. Elle retourne alors en France pour faire ses valises et revenir à Dakar. Après avoir vendu sa maison de Normandie, elles’établit au Sénégal en 1999. Sur les conseils d’un ami, elle préfère assurer ses arrières et ouvre un lieu à Paris pour accueillir des artistes africains. Cette belle aventure a duré trois ans avant qu’elle ouvre d’autres chantiers toujours en Afrique. Suite à une vision, elle décide d’ouvrir une école de musique au Sénégal. Altruiste et généreuse dans l’âme, Maïmouna, qui veut toujours participer à l’essor d’une nouvelle race de musiciens, ambitionne de travailler avec des artistes sénégalais. Au cours de son dernier séjour, elle a travaillé avec Doudou Konaré, l’ancien soliste du Super Diamono. Elle ambitionne d’ailleurs de booster considérablement la carrière de cet instrumentiste de talent.
Fadel LO
Article paru dans « Le Témoin N° 1173 » –Hebdomadaire Sénégalais ( Juillet 2014)