Paris (FRANCE) – Il est 14 heures passées, le temps est glacial, mais de nombreuses personnes ont tenu à faire le déplacement, en ce dimanche 17 octobre, pour rendre un dernier hommage à Soriba Kouyaté.
Son doigté était magique, unique. Il était ouvert à tous les styles dans lesquels il adaptait des notes savoureuses de kora, cet instrument traditionnel mandingue qui n’avait pas de secret pour lui et qu’il maniait avec classe, ferveur et une passion presque religieuse. C’est ce qui lui a valu de jouer dans de grandes scènes et d’enregistrer des œuvres avec des musiciens de renom tels que Youssou Ndour, Salif Keïta, Peter Gabriel, Dizzy Gillespie, Harry Belafonte, Diana Ross, Ray Lema…. Sa musique a également illustré des films de grands cinéastes comme Spike Lee.
En 1995, Soriba Kouyaté a enregistré « Djigui » (l’espoir), son premier album dont le succès éclatant lui ouvre les portes du show-biz international. Quatre ans plus tard, il revient avec « Kanakassi », puis « Bamana », en 2001, et « Live à Montreux » en 2003. Il y a quelques jours, il a terminé à Paris l’enregistrement de son dernier album avec le « Kora Jazz Trio », aux côtés de Moussa Cissoko, Djéli Moussa Diawara et Abdoulaye Diabaté.
Le cd sera en vente prochainement, nous a confié son frère Mouhamed. Comme s’il avait pressenti son décès, Soriba Kouyaté confiait à ses proches, il y a quelques jours, qu’il léguait à sa mère tous les droits de ses œuvres. Divorcé, il n’a pas laissé d’enfant. Avec sa mort, le Sénégal perd un artiste hors pair, humble, serviable et toujours disponible pour aider son prochain.
On garde de lui son éternel sourire et ses belles notes de kora qui continueront encore longtemps à nous bercer dans nos moments de joie ou de solitude. Sa dépouille mortelle est arrivée, hier soir, à Dakar et il sera inhumé mercredi au cimetière musulman de Yoff. Les condoléances seront reçues chez sa mère à la rue 6 X 23, dans le quartier de la Médina qui l’a vu grandir. A sa famille éplorée, la rédaction du « Soleil » présente ses condoléances les plus attristées. Qu’Allah le Tout Puissant l’accueille au Paradis.
Correspondance de Ousmane Noël MBAYE
Source : Lesoleil.sn