L’étoile montante de la musique sénégalaise, Aida Samb, est sans conteste la révélation 2012/2013. Sa voix suave et chantante ne laissent pas indifférente les auditions les plus acides. Dakarmusique.com est allé à la découverte de la petite fille de Samba Diabare Samb pour un entretien au cours duquel il reviendra, dans les moindres détails, sur son album.
Dakarmusique.com : qui est Aïda SAMB?
Aïda SAMB est une jeune fille issue dans une famille griotte composée en grande partie de chanteurs. Elle a emprunté la même voie que la majeure partie de sa famille à savoir celle qui mène vers la chanson.
Dakarmusique.com : pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours si on sait que, avant les projecteurs, vous avez été derrière les rideaux ?
C’est vrai que la Aïda d’aujourd’hui est le fruit d’un long processus vu que j’ai commencé la chanson à l’âge de 9 ans. J’ai joué dans des troupes théâtrales de Mbacké, Dahra etc. ce n’est qu’à l’âge de 13 ans qu’un tonton à moi qui travaille au BSDA (Bureau Sénégalais des Droits d’Auteurs) m’a repéré avant de me mettre en relation avec tonton Kabou Gueye qui a fait de même avec Ngoné Ndour. C’est ce qui m’a amené à Dakar et je suis entré au studio pour la première fois en 2003 avec Kiné Lam pour son album « Cey Geer ».
Dakarmusique.com : votre première production musicale « Saraaba » a fait feu de tout bois, vous attendiez vous à un tel succès ?
Je suis resté 9 ans à préparer cet album. C’est vrai que je ne m’attendais pas du tout à un succès pareil. J’avais la ferme conviction que cet opus allait plaire au sénégalais dans la mesure où nous avons effectué un travail colossal coté texte, coté sonorité mais je ne me suis jamais attendu à un tel succès.
Dakarmusique.com : comment vivez-vous ce succès ?
Le succès ne peut pas me dénaturer, je suis et je demeure comme j’ai toujours été. Avant de sortir mon album, j’ai eu à côtoyer beaucoup d’artistes, pour dire que j’ai appris beaucoup de choses.
Dakarmusique.com : comment s’est passé l’enregistrement de cet album avec le choix des titres qui n’a surement pas été facile ?
Il y avait énormément de titres ce qui fait que Ibou Ndour a dû faire un trie pour prendre un nombre raisonnable de dix titres. Ce n’est pas facile de sortir un album parce qu’avant d’entrer au studio, tu passes des mois à faire des maquettes, à travailler les textes, les harmonies et les mélodies. « Al hamdoulilah » je rends grâce à dieu qui a permis sa réalisation.
Dakarmusique.com : quelle signification donnez-vous au titre de votre album « Saaraba » ?
« Saraaba » veut dire le retour aux sources, à nos valeurs traditionnelles. Je fais de la musique traditionnelle parce que je suis née dans une famille Gawlo. C’est cette musique traditionnelle que je sais faire avec, à la base, le khalam.
Dakarmusique.com : est-ce vous qui écriviez vos chansons ?
Je compose et j’y travaille avec mon tonton qui est au niveau du BSDA mais également avec Ibou Ndour. Nous faisons par la suite des rectifications et des améliorations pour avoir un produit de grande qualité.
Dakarmusique.com : comment vous inspirez-vous et quel genre musical écoutez vous le plus ?
L’inspiration me vient d’ordinaire quand je marche en solitaire. De plus, j’écoute toutes sortes de musique quelle soit mandingue, française ou malienne. J’écoute du tout.
Dakarmusique.com : « Gestu » est votre dernière vidéo production ! Pourquoi Gestu ?
Gestu veut dire la recherche ; dans la vie, quand tu es jeune et que tu es à tes débuts, il y a énormément de tentations, surtout dans le milieu du show biz. Donc si par la grâce de dieu tu parviens à sortir un album sans passer par tous ces travers, tu ne peux que remercier le ciel. Gestu met en lumière les corruptions, les chantages, les embûches que rencontrent les jeunes au cours de leurs périples.
Dakarmusique.com : pour votre premier album, vous remportez le titre de meilleur artiste traditionnel féminin au Kora Awards. Comment l’avez-vous vécue ?
C’est ce que je te disais au début à savoir que cette œuvre est allée au delà de nos attentes. Pour preuve, je n’avais jamais su au paravent l’existence du Kora Awards. On m’a appelé pour me le dire et Ibou a vérifié sur le net pour confirmer l’information. C’est tout à l’honneur du peuple sénégalais à qui je le dois.
Dakarmusique.com : comment se passe la promo de l’album ?
L’album saraaba a fait plus d’un an sur le marché et les sénégalais le consomment toujours de plus belle. Actuellement on prépare le grand bègué pour la fin du mois avec Pape Diouf.
Dakarmusique.com : comment trouvez vous la situation actuelle de la musique sénégalaise ?
C’est très difficile, il n’y a rien, on fait de la musique juste par passion. Pour vendre quelques cd il te faut une certaine stratégie du fait de la piraterie, du net etc. ce ne sont plus les cd qui procurent de l’argent mais plutôt les playbacks, les soirées dansantes etc.
Dakarmusique.com : combien d’exemplaires avez-vous vendu pour cet album qui cartonne ?
C’est l’album de Prince Arts donc il n’y a qu’eux qui peuvent dire combien ils ont vendu d’exemplaires. C’est vrai qu’ils ont vendu mais je ne peux pas dire combien d’exemplaires.
Dakarmusique.com : votre dernier mot !
Redoublons d’effort, les pensées qui mènent le monde viennent sur des pattes de Colombe. Dieu est là pour tout le monde, pas pour Aida Samb ou quelqu’un d’autre.
Par Abdoulaye Diaw, Dakar Musique
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