Yoro Ndiaye que certains surnomment le « Prince de l’acoustique » continue de tisser sa toile sans faire trop de bruit. Il gravit les échelons de la musique sénégalaise avec une régularité de métronome. Nous l’avons croisé à l’institut Léopold Sédar Senghor pour échanger avec lui.
Le Témoin – Adepte de l’acoustique, comment avez-vous su vous imposer ? Yoro a-t-il un secret ?
Je pense honnêtement qu’il n’y a jamais de secret. Il faut travailler dur et surtout ne pas se décourager. Pour espérer percer dans un domaine et s’inscrire dans la durée, il faut être persévérant et accepter de faire des recherches. Il faut essayer d’écouter les autres et, surtout, avoir un esprit d’ouverture. Il faut toujours rester humble et ne pas trop se prendre au sérieux. Il faut toujours se remettre en question et continuer de travailler sans relâche.
Comment appréciez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
Je trouve qu’il y a beaucoup de jeunes qui sont arrivés dans ce métier et c’est une bonne chose. Cela démontre une certaine vitalité qui prévaut dans le secteur. Certains anciens ont réussi et ils sont parvenus à faire des émules. C’est ce qui a poussé beaucoup de jeunes à suivre la mouvance. En ce qui me concerne, je demanderais à mes collègues de mettre un accent particulier sur la formation. Il faut toujours essayer de disposer d’outils essentiels avant de s’engager dans ce métier qui est très exigeant. Rien n’est définitivement acquis dans ce milieu et les choses évoluent très rapidement, il faut donc s’adapter pour ne pas être distancé.
Comment parvenez-vous à gérer le succès ?
Je dirais que je suis toujours serein et j’essaye de gérer les relations que j’entretiens avec le public. Je suis conscient que, dans ce milieu, on rencontre toutes sortes de personnes, surtout quand on commence à être reconnu. Je prends toutes ces choses en considération et je m’efforce de répondre aux sollicitations avec un réel esprit de dépassement. Je suis conscient qu’il faut garder la tête sur les épaules afin de pouvoir gérer cette situation car tout le monde n’est pas pareil. On rencontre beaucoup de personnages différents et aux motivations variées. Ce qui fait qu’il faut savoir utiliser sa tête sinon on risque d’avoir des problèmes. Il faut savoir relativiser pour ne pas tomber dans le piège de l’autosatisfaction.
Propos recueillis par Fadel Lo
Article paru dans « Le Témoin » N° 1172 –Hebdomadaire Sénégalais (JUILLET 2014)