Michael Soumah est un animateur de radio qui a réussi à marquer de son empreinte ce milieu qui a connu un boom exceptionnel au cours de ces 20 dernières années avec l’avènement des stations radios Fm. Actuellement, il officie comme chef de station à Dakar Fm. Ce pionnier de l’animation est aussi un musicien hors pair qui a fini d’enregistrer un album avec le concours du grand claviste Henry Guillabert.
En effet, Michael est avant tout un musicien. Il a de qui tenir parce que il est le jeune frère du regretté André Lo qui a fait les beaux jours de la grande formation du Wato Sita en compagnie de Soléya Mama. Il a même joué dans l’orchestre du Wato Sita 2 en compagnie d’un certain Habib Faye. A la dislocation du groupe, il intègre Radio Sénégal par l’entremise de Demba Dieng qui était alors l’animateur vedette du service public. Depuis bientôt deux décennies, Michael berce de sa voix suave les auditeurs de Dakar Fm dont il est présentement le chef incontesté. Cultivant l’humilité et la simplicité, Michael a aussi mis sur pied un festival de Jazz à Dakar. A l’heure actuelle, il prépare activement la seconde édition de cette manifestation qu’il veut pérenniser à tout prix.
Ce musicien dans l’âme a découvert de nombreux talents de la musique sénégalaise à l’image de Fallou Dieng, du groupe Wa Flash de Thiès, Djiby Dramé etc. Il lutte activement pour l’avènement d’une autre musique sénégalaise plus ouverte et mieux élaborée. Autrement dit, une musique différente du Mbalakh. En sa qualité de musicien, Michael a participé à la compilation « Sénégal Folk » et il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin car il a fini de concocter un produit, n’attendant plus que le moment propice pour le mettre sur le marché.
Michael apprécie bien la prolifération de stations FM mais il ne peut manquer de lancer un appel à l’endroit de ses jeunes confrères.
« Je lance un appel aux artistes mais aussi aux animateurs pour leur dire qu’il n’est pas facile, encore moins évident, d’exercer ce métier. C’est pourquoi il faut persévérer car il n’y a pas de secret et seul le travail paye. Surtout, il faut insister sur la formation car la musique comme l’animation est un métier difficile qui est très loin de l’amusement » conseille le sémillant animateur. Michael a une autre casquette puisque ce féru de jazz est aussi le directeur du festival Jazz à Dakar. Depuis 2007, il se bat tout seul pour cette manifestation qui tarde à être soutenue. Après une pause de trois ans, il compte revenir en force cette année. La prochaine édition aura lieu au mois de novembre prochain et le Kora Jazz Trio est pressenti pour en être la tête d’affiche.
Fadel LO
Article paru dans « Le Témoin » N° 1171 –Hebdomadaire Sénégalais (JUILLET 2014)