Il s’appelle Roger Sodade, un jeune talent très passionné de l’animation qui a grandi dans le monde de la musique. Voilà déjà quelques années qu’il aurait fait son apparition imposante dans la sphère de l’animation. A travers cet entretien qu’il a accordé à Dakar Musique, cet animateur de la radio nostalgie nous livre son à la fois son parcours parsemé d’embuche et ses impressions sur ce métier qu’il a choisi de faire.
Dakar Musique : Roger Sodade peut – il se présenter ?
Je m’appelle Roger Pierre Mougnise, je suis né à Gorée le 10 Août 1983. Je suis métis. Je suis de père Cap-verdien et de mère sénégalaise. A l’âge d’un an, mon père m’a ramené avec lui en France où j’ai passé mes 12 premières années. Mon père était le batteur d’un groupe qui s’appelait Tam – Tam 2000 ; un groupe qui pendant les années 80, a fait des tournées un peu partout dans le monde. Donc, j’ai un peu grandi dans ce monde de la musique en compagnie de mes frères et cousins et toute la famille et pourtant j’étais le seul dans la famille qui n’était pas m’intéressé par la musique. Je préférais plutôt aller jouer au foot. C’est en France que j’ai fait tout mon cycle primaire mais puisque j’étais très turbulent, mon père à décidé de me ramener au Sénégal quand j’ai eu 13 ans. C’est après avoir passé quelques mois à Dakar avec mon grand père que je suis allé chez ma mère qui s’est remariée plu tard avec quelqu’un qui habitait à Tambacounda. C’est là bas que ma passion pour la musique a commencé parce qu’il y’avait en face de là où on habitait une boite de nuit qui s’appelait le Nièriko et qui maintenant n’existe plus. Et je familiarise avec le DJ à l’époque qui s’appelait Hugor et que je dois beaucoup de reconnaissance parce qu’il ne m’a pas barré la route mais au contraire il m’a beaucoup aidé en commençant par me laisser faire 1h d’animation.
Dakar Musique : Vos débuts dans l’animation ?
Comme tout début, mes débuts étaient très difficiles puisqu’il faillait se débrouiller avec les moyens à bord. Au début, j’allais chercher des matériels à gauche et une table de mixage à droite tellement que j’avais l’amour de ce métier. Et c’est en 1996 que ma mère m’a acheté ma première sonorisation et de là, j’ai commencé à m’investir à fond dans le métier en faisant des prestations dans les écoles telles dans les foyers socio- éducatifs et autres manifestations. Et l’arrivée de Mamadou lamine Doumbouya, comme directeur de la RTS à Tamba en 1998, a été un moment décisif dans ma carrière dans la mesure où il avait fait une annonce où il incitait les jeunes qui étaient intéressés par la radio, à venir présenter leurs concepts et leur curriculum vitae. Et là je suis allé me présenter avec mon cv et mon concept. Finalement, on m’a accepté comme animateur à la radio Rts de Tamba en 1998 où je présentais une émission qui s’appelait la chaleur tropicale tous les jeudis de 14h à 16h jusqu’en 2002.
Ensuite, j’ai ouvert ma boutique shop music que j’ai appelé Eric bi shop musique parce que j’étais vraiment un fan d’Ericbi. Et c’est en 2002 que j’ai décidé venir à Dakar pour intégrer les radios puisque j’avais vraiment envie de passer à l’étape supérieure car je n’avais plus rien à prouver à Tamba d’autant plus que j’avais beaucoup de fans là bas et tout le monde me connaissait déjà. Et quand je suis arrivé dans la capitale, je suis resté 6 mois à galérer sans ne rien faire et c’est suite à cela que j’ai rencontré le groupe Iper Sound et DJ manu qui m’ont beaucoup initié au mixage.
Dakar Musique : Votre réaction par rapport à votre premier jour d’animation ?
Je peux dire que ce jour là, c’était devant les faits accomplis parce que ce jour là Manu était tombé malade et le patron est venu me dire que c’est moi qui devais assurer l’animation de la soirée et dès que j’ai commencé, j’ai raté mes deux premiers morceaux parce que j’avais le trac.
Dakar Musique : Comment s’est effectué votre passage à la radio et à votre avis c’est quoi le rôle de l’animateur ?
Mon passage à la radio s’est effectué contre toute attente. Je m’étais fixé deux objectifs qui consistaient à intégrer une grande radio et à mixer dans une grande boite de nuit à Dakar. Mais le tournant dans ma carrière a été l’émission Sodade que j’ai présentée à la 2s avec le groupe de Phillip Monteiro.
Et je crois que le rôle de l’animateur est de faire connaître la musique, ses origines et le parcours des chanteurs. Il est également à noter que son rôle est aussi d’attirer l’attention des auditeurs sur les thèmes abordés par les chanteurs et en même temps de les fidéliser.
Dakar Musique : Peut – on savoir la vraie idole de Roger ?
Je peux dire qu’Eric Barboza fait partie des DJ qui m’ont beaucoup influencés. Il avait son style à lui qui faisait que quand il parlait au micro, il réussissait toujours à séduire le public par son éloquence et il avait sa manière à lui de capter l’attention du public.
Dakar Musique : Vos derniers mots ?
Je remercie encore une fois l’équipe de Dakar Musique pour cette initiative qui est à saluer. Je remercie également DJ Manu Coly, les frères Mendy de la Tanière, Philipe Moneiro et son staff ainsi que toute l’équipe de la radio nostalgie et surtout la nouvelle vague qui arrive.
Pape Ousmane Cissé