« Diaral Ngama » de Malouida

par | 27 juin 2009 | Actualité Sorties

« Diaral Ngama », sorti le 30 mars dernier, est le deuxième album de la chanteuse sénégalaise Marie Louise Dacosta, dite Malouida. Cet album se veut clairement un mélange entre l’univers culturel du Sénégal et celui de la musique américaine au sens large, avec des rythmes issus de la salsa, des arrangements qui empruntent largement à la pop nord américaine, et une voix qui lorgne en direction de la soul américaine des années soixante.

La combinaison est intéressante, cependant elle constitue aussi ce qu’on pourrait reprocher à “Diaral Ngama” : l’ensemble est tellement inspiré par un son américain qu’il ne reste guère que la langue et une faible tentative pour réintroduire un tama noyé sous des riffs de guitare électrique pour rétablir l’équilibre. Au final, on a moins l’impression d’écouter l’album d’une sénégalaise inspirée par le son américain que celui d’une américaine ayant voulu pimenter son album de quelques sonorités africaines. Le cinquième titre, “Se ma Yaye”, est ainsi le plus accrocheur de l’album : rien à redire si ce n’est qu’on a l’impression d’entendre une version féminine de Mark Knopfler à l’époque de “What it is ?”.
Il n’empêche que l’ensemble est très plaisant à écouter, surtout pour des oreilles occidentales qui ne seront guère déroutées : l’intérêt ne se situant clairement pas dans les paroles, ne pas comprendre la langue ne sera pas non plus un obstacle à l’écoute.

L’ensemble est donc plutôt une réussite si ce n’est vraiment neuf. Nous nous contenterons de remarquer que si une chose n’était pas à retenir dans l’histoire musicale américaine, c’était indubitablement la triste carrière du synthétiseur. L’usage abusif des “cordes synthétiques” sur certains titres n’est pas toujours heureux et on peut se demander si trouver un violoniste n’eut pas été plus judicieux. Le titre instrumental concluant l’album cristallise à notre avis toutes les critiques pouvant être faites à « Diaral Ngama », puisqu’il s’agit de la répétition durant quatre minutes vingt-sept d’une séquence de neuf secondes arrangée dans le plus pur style pop et noyée dans… une nappe de synthétiseur.
Alors, est-ce que “Diaral Ngama” en vaut la peine ? Nous sommes tentés de répondre que oui : ce n’est pas très dépaysant, mais ça reste tout de même un bon album.

Naïma M. Zimmerman

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