Mo SOW, Directeur artistique de la Biscuiterie De Médina : «50 à 75 % des clips sénégalais, en tout cas ceux qui sont fait en studio ont été fait ici.. »

par | 2 février 2013 | Interviews

Les entreprises du secteur spectacle, studio, salles de répétition existent au Sénégal en grand nombre, mais il y a toujours eu une certaine désinformation criante par rapport à la spécificité de leur gestion, de leur fonctionnement, et de leur mode opératoire. Les professionnels du milieu sont des travailleurs de l’ombre ; afin de faire connaitre un peu plus le milieu et d’identifier ses problèmes, dakarmusique.com s’est déplacé à la BDM pour tendre son micro à M. Mo SOW qui en est le directeur artistique. Au cours de l’entrevue il reviendra sur les problèmes du secteur audiovisuel, sur sa non-rentabilité, ses les équipements etc. Entretien.

Dakarmusique.com : veuillez-vous vous présentez aux internautes.
C’est Mo SOW, je suis le directeur artistique de la Biscuiterie De Médina plus connue sous le nom de la BDM. Nous avons une structure qui s’appelle MoreHuman mais qui est plutôt dans le domaine audiovisuel, au sein de la Biscuiterie aussi nous faisons beaucoup d’évènementiels.

Dakarmusique.com : quelle est la structuration de la BDM ?
La BDM est un Hoop culturel mais qui est dominé par l’audiovisuel, ce qui veut dire que la plupart des structures qui sont là, ils sont au fond audiovisuelles ; nous qui sommes les Studios MoreHuman, je ne sais pas si vous avez remarqué que dernièrement que 50 ou 75 pourcent des clips sénégalais, en tout cas ceux qui sont fait en studio ont été fait ici. A cela il y a aussi les dernières pubs d’Orange et de Tigo ont été réalisés ici également, pour vous dire que tout ce qui se fait studio est pour l’essentiel fait dans nos locaux, car le studio est un cadre qui est plus facile à contrôler par les réalisateurs. A part cela, il y a une école qui s’appelle IMAX qu’on entrain d’ouvrir, école qui est dans une continuité d’école que nous avons déjà ouverte : SUP INFO dirigé par M.DIOP. Encore d’autres petites structures mais toutes comme ‘’Afric’Art’’ connue sous le nom de ‘’Petites-Pierres’’, qui est aussi une structure culturelle qui aide beaucoup les jeunes artistes à évoluer. La BDM est une entreprise à synergie, nous avons différents pôles de créativité attrayés tous avec la culture.

Dakarmusique.com : avez-vous des salles de répétition ?
Nous sommes entrain de construire une école de musique en partenariat avec le IMAX, donc ce sont des salles de répétition, studios audio et c’est  aussi des salles de classe. Avec cette école de musique on espère qu’on aura des professeurs qui nous viendront de l’étranger pour faire des séminaires pour aider les jeunes à évoluer.

Dakarmusique.com : vous avez des salles de spectacles mais sont-elles bien équipées ?
Nous sommes très bien équipés, il y a de l’équipement, dans ce domaine nous sommes bien équipés ;nous avons une salle live qui peut accueillir à peu près de 400/500 personnes, et puis une sorte de tarmac où on peut jouer du live qui peut recevoir 400/500 également, ces salles sont pourvues de tout le matériel son et lumière nécessaires pour la tenue de tout évènement culturel.Nous pouvons donc accueillir des concerts acoustiques, ou semi-acoustiques ou des concerts complètement électrifiés. Dans chaque domaine, nous, nous  cherchons des collaborations et actuellement nous sommes en contact avec Bouba NDOUR.

Dakarmusique.com : y a-t-il des difficultés pour la maintenance des équipements et pour leur renouvellement ?
Pour la maintenance, oui nous avons d’énormes difficultés au Sénégal parce que c’est poussiéreux. La poussière est l’ennemi numéro un pour quelqu’un qui possède de l’équipement audiovisuel, la poussière est dangereuse pour le matériel ; pour le reste tout est dans le marcher qui y cherche y trouve.

Dakarmusique.com : est-ce que le secteur est rentable ?
Absolument pas ! Mais ce n’est pas parce qu’il ne l’est pas qu’on va laisser tomber. C’est à nous d’identifier les secteurs qui marchent plus ou moins et d’essayer de les pousser, de les rentabiliser ; je ne pense pas que le domaine audiovisuel soit lucratif dans ce pays, car sur les télés les émissions ne sont pas si recherchées que ça, de plus les moyens ne suivent pas, et ces émissions sont de très bas niveau. Dans l’audiovisuel il y a pas beaucoup d’argent, mais la technique et la main d’œuvre sont là, les problèmes sont des problèmes de fonds.

Dakarmusique.com : quels sont les problèmes auxquels vous êtes confronté ?
Il y a des problèmes de financement. Cela veut dire que l’audiovisuel est un secteur que tout le monde admire, que tout le monde aime bien et veut faire parti, mais personne n’est prêt à mettre beaucoup d’argent dans le domaine audiovisuel, même pas le Gouvernement. Il n’y pas d’argent dans le domaine, cela veut dire que ce ne sont que des particuliers qui s’associent pour faire des projets mais il n’y a pas beaucoup de financement dedans. On ne sait vraiment pas où est le ministère de la culture, on a jamais eu de tractations avec eux, je ne pense pas que ça les intéressent.

Dakarmusique.com : les terrains vagues accueillent beaucoup de concerts, est-ce qu’ils ne posent pas de problèmes à des entreprises telle que vous ?
Non ! Moi, je pense que si vous venez chez nous c’est pour une chose particulière. Nous avons des salles et ce sont des choses qui ont leur cachet, leur identité et les gens viennent là pour ça. Ici, il y a des compétences, des gens qui peuvent gérer le matériel : des ingénieurs de lumière et son.

Dakarmusique.com : un message à lancer ?
Pas trop parce que c’est un secteur qui existe depuis longtemps, il n’y a rien de neuf, par contre nous, nous sommes juste entrain de dynamiser le secteur et de nous frayer notre petit chemin.

Par Moustapha KORERA, dakarmusique.com
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