Malouida : « J’ai été beaucoup influencée par les grandes divas africaines »

par | 22 mai 2009 | Interviews

 
De son vrai nom Marie Louise Dacosta,  Malouida s’est lancée dans la musique dans les années 1993. Entre difficultés et obstacles, la résidente du quartier des Sacré Cœur n’a guère baissé les bras dans le combat qu’elle mène dans ce métier qu’elle a choisi et dans lequel elle continue de persévérer en y tirant tranquillement son profit.

Dakar Musique : C’est qui Malouida ?
Mon vrai nom est Marie Louise Dacosta. Je suis une jeune artiste et j’ai commencé mes premiers essais  en 1993. En 1995, j’ai fait la chorale et  vers 1997 j’ai fait mes premiers pas à oscar des vacances. J’ai aussi survolé dans quelques groupes de quartier. En  1999 j’ai intégré le groupe de Vieux Mac Faye  avec qui je faisais  un travail vraiment un travail professionnel. C’est un peu en cela que se résument mes débuts dans cette profession.
Dakar Musique : Quand avez- vous fait votre apparition dans la scène musicale ?
Je suis entrée dans la  scène musicale en 2005, quand j’ai voulu un peu faire la somme de toutes ces années, c’est-à-dire depuis 93 à 2005. C’est ainsi que je me suis décidée à sortir mon premier album cocktail dont le titre portait le nom de Tété Mbaye. Donc je me suis organisée et je me suis auto- produite. J’ai sorti ce premier album qui a été bien accueilli du public. Et  depuis lors, j’ai cru en moi et cela m’a poussé à penser à mon 2ème album intitulé Diaral ngama et qui est actuellement dans les bacs.
 
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Dakar Musique : Qu’en est- il de vos relations avec Vieux mac Faye?
Vieux mac Faye est pour moi un grand frère, un Papa, un conseiller ; on a d’excellents rapports d’autant plus qu’il a participé dans mon dernier album, pour dire qu’on a toujours d’excellents rapports. Chez lui, c’est toujours ma maison et je bénéficie toujours de ses conseils.
Dakar Musique : Qui est votre idole dans la musique ?
Ils sont nombreux et il y a de grandes chanteuses comme les divas Américaines et africaines, je veux citer Myriam Makéba qui a été une valeur sure de la musique africaine et qu’on a malheureusement perdue. Mais pour vous dire qu’elle a été quelqu’un de très décisive dans ma carrière. C’est vraiment une très grande dame donc je me réfère à elle de  par son engagement et son dévouement. Il y a aussi Angélique Kidjo qui est une très grande diva.
Dakar Musique : Que pensez- vous des autres chanteuses sénégalaises telles Coumba Gawlo, Viviane etc.?
Je  les apprécie toutes et les prends comme ainées dans la musique Sénégalaise et je ne choisirai pas une parmi elles et laisser les autres d’autant plus qu’elles sont toutes de grosses pointures mais moi aussi j’ai une autre vision de la musique en général.
C’est des battantes, c’est des ainées que je respecte beaucoup de par leurs travaux extraordinaires abbattus. Mais moi je dis que ma  vision c’est plus que le Sénégal et plus que l’Afrique. Si on parle de la chanson africaine c’est dans un contexte un peu plus large et cela ne se limite pas au Mali, en Afrique du Sud encore moins au Sénégal. Et si aujourd’hui je me réfère à Makéba,  Angélique Kidgio c’est plus que dans leur frontière natale. Donc c’est dans cette optique que je veux porter le drapeau du Sénégal hors du Sénégal. Et cela ne veux pas dire que je n’apprécie pas ce qu’elles font d’autant plus que j’écoute le Mbalax et j’apprécie beaucoup ce que mes sœurs font simplement pour dire que la musique c’est des concepts, c’est une philosophie donc cela ne veut pas dire qu’on n’apprécie pas les autres.
 
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Dakar Musique : Quels sont les thèmes majeurs que vous abordez dans vos chansons ?

Mon thème favoris c’est l’amour, je sais qu’on dit souvent que les musiciens aiment  trop chanter l’amour  mais sachez que c’est un thème qui me concernent  directtement et qui concernent tout le monde, que l’on soit religieux même ou pas. On ne  peut pas aujourd’hui prétendre être inspirés par un autre thème qu’on n’a même pas vécu .Donc c’est un sujet directe qui nous concerne tous. Je chante aussi pour la cause des enfants parce que dans les titres de mon nouveau album, il y a un titre nommé (ayo néné) qui parle des droits de l’enfant, pour dire que l’enfant à besoin d’avoir un nom, d’être enregistré, d’avoir un droit a la santé. Il y aussi une chanson qui parle des grands dans la musique et tout simplement de quiconque qui aime Maoulida.
Dakar Musique : Selon vous, c’est quoi la musique ?
La musique c’est l’art de composer des sons de façon agréable à l’oreille. C’est  la définition qu’on nous a apprise à l’école. Mais au-delà de cette définition, la musique  c’est  vraiment quelque chose qu’on ressent. C’est aussi pour moi un don et une mission qu’on doit accomplir comme tout autre métier.
Dakar Musique : Rencontrez- vous des difficultés dans votre carrière musicale?
Moi je dis qu’une carrière c’est tout une vie et tant que je vivrai, je serai chanteuse et mon souhait c’est d’avoir la santé pour mieux cultiver  mon savoir- faire. Une carrière ça se gère car c’est une vie, c’est aussi des difficultés parce que aujourd’hui une carrière c’est des ambitions, des rêves qui ne se réalisent pas forcément tout le temps mais ce qu’on prie Dieu c’est qu’il nous donne le courage, la volonté et le dévouement pour pouvoir faire face à toutes ses difficultés pour pouvoir les surmonter.
Dakar Musique : Vos impressions par rapport à la musique Sénégalaise ?
Le seul constat que j’ai fait, c’est que la musique sénégalaise est en pleine crise. Industriellement parlant avec la piraterie et le public qui n y participe pas trop, la musique se présente aujourd’hui comme une bouteille de sable et d’eau que l’on remue. C’est aussi une crise professionnelle et à la limite même c’est une crise économique et qui à mon avis est liée à la piraterie parce qu’aujourd’hui on ne peut pas sortir un album et espérer qu’on ne pourra pas être victime d’une piraterie. Mais, avec l’appui du BSDA, de grandes autorités et l’AMS dont je suis membre, sont en train de faire un travail colossal pour luter contre ces problèmes.
Dakar Musique : Quel est votre style ?
Je me dis que dans la vie il faut avoir un timbre et moi je ne  peux pas tricher. Donc ce que je sais faire c’est d’être une chanteuse tout simplement qui a eu à faire la variété et qui ne veut pas se limiter simplement au Sénégal. C’est cela mon combat et aujourd’hui je préfère être une  première Maoulida que d’être une seconde quoi. C’est  pour cela que je me suis lancée avec mon propre style en essayant d’être la vraie Maoulida.
Dakar Musique : Avez-vous des projets ?
Mon projet immédiat : c’est déjà de faire la promotion de l’album quand on sait que c’est sorti depuis le 30 Mars. Et aussi, on a décidé d’organiser avec mon orchestre un Show care bientôt dans un des réceptacles de la place.
Tout le monde sera au courant et moi je dis que c’est un grand événement dans laquelle on fera face aux médias. C’est le seul projet actuel et global de la promotion nationale.
Dakar Musique : vos derniers mots,
Merci de votre visite. C’est sympa et on peut dire aussi que sans des gens comme vous, la musique tardera à évoluer. C’’est un échange fructueux entre vous et nous car sans les médias l’artiste n’est rien. Donc je tire un grand chapeau à l’équipe de Dakar Musique
 
Entretien réalisé par Pape Ousmane Cissé

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