Le « N’GOYANE » : historique, nature et évolution

par | 18 mai 2013 | La chronique de Ndioumaane

Historique du « N’GOYANE »
Le « N’GOYANE »  est une musique traditionnelle sénégalaise appartenant à la communauté des Saloum-Saloum. En d’autres termes, le « N’GOYANE » est une musique spécialement Saloum-Saloum et plus précisément des griots de MEDINA SABAKH. Ce dernier est une communauté rurale très connue de part ses prestations artistiques.

Nature  et sens du N’GOYANE
MEDINA SABAKH est une localité où on retrouvait jadis des batteurs de Tam-tams, des guitaristes traditionnels appelés « xalamkats » d’où le nom de leur instrument, et des femmes qui chantent avec de belles voix.
C’est ainsi qu’en période de clair de lune, ces artistes se regroupaient dans un milieu donné, en général chez leur « guêêr » (bienfaiteur) pour démontrer, chacun en ce qui le concerne, son savoir faire ; c’est -à -dire que les femmes chantent, accompagnés par les xalams et des tam-tams pour créer une certaine harmonie et embellir la mélodie chantée. Mais dans la plupart des cas, la percussion est remplacée par des calebasses que les femmes mettent dans une baignoire remplie d’eau jusqu’au milieu.
Le rôle de la calebasse dans la pratique du « N’GOYANE »
La calebasse détient des pouvoirs mystiques qui poussent l’individu à qui on fait les louanges à travers  le chant « N’GOYANE »,  à donner de l’argent tant que l’on joue de cette calebasse. Voila pourquoi, selon certain dire, il arrive même qu’une  personne à qui on chante les louanges en arrive à donner tous ce qui en sa possession.

Evolution du « N’GOYANE »
Ce n’est qu’au début  des années 70 qu’un chanteur très célèbre de son époque du nom  de SALOUM DIENG et handicapé de son état y apporte une certaine innovation. Saloum DIENG avec une très belle voix et vu que le « N’GOYANE » n’est chanté que par les femmes, il y apporte une touche nouvelle en créant un groupe avec de belles jeunes filles qui dansent, de deux « xalamkats », des batteurs de tam-tam, et des femmes qui chantes dont la sienne TACKO.
C’est au regard de ces changement qu’il a préféré donné  le nom de « NDAGUA »  à celui de  N’GOYANE. Le « NDAGUA » veut dire en quelque sorte la manière dont les jeunes filles dansent parce qu’il faudrait le rappeler, il a apporté une certaine révolution dans le domaine de la danse, ce qui lui a valu, à l’époque, des tournées partout à travers  le Sénégal.

Mamadou Ndioumaane Séne (traditionnaliste et professeur de percussion)
Biographie de Ndioumaane SENE
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