Gentleman : « Au Sting Festival en Jamaïque, je me suis fais caillassé sur scène… »

par | 23 février 2014 | Interviews

Gentleman est un artiste allemand, reggae man confirmé dont les vibes ont conquis des milliers d’oreilles et des milliers de cœurs. Il fait parti de la nouvelle génération de rasta sans dreadlocks, mais juste imbu d’une attitude rasta originale, qui transcende les clichés des couleurs.Ainsi il consacre malgré lui une tendance universaliste de la musique. AuSénégal dans le cadre des activités du Goethe Institut, dakarmusique.com lui a accroché pour une interview exclusive, entretien.

Dakarmusique.com : d’où est-ce que vous vous appelez Gentleman ?
Moi-même je ne sais pas trop comment est-ce que c’est venu, mais quand on regarde dans le dictionnaire, on voit que gentleman est équivaut à un homme honorable, respectable, un gentilhomme qui respecte sa parole ; donc ce nom vient de vrai nom Otto Tillman, et d’un surnom qui m’a été donné en Jamaïque, au final ça donne Gentleman.

Dakarmusique.com : il parait qu’à vos débuts, vous vous êtes fait caillasser sur scène en Jamaïque, pure rumeur ou est-ce que vrai ?
Je suis parti en Jamaïque pour la première fois quand j’avais 18 ans, et je n’avais pas prévu de devenir chanteur ; lorsqu’on m’a fait écouter de grands noms de la musique reggae, je suis parti pour découvrir, et la magie de la musique m’a aspiré. A mon examen de passage en Jamaïque s’est fait à travers le festival le plus dur au de ce pays de reggae, le Sting Festival, où tous les grands artistes reggae sont passés ; vous imaginez facilement combien le public exigent sanctionne à cet examen de passage. Tout le monde avait aimé ma prestation avec ‘’Dem Gone’’, mais à la fin j’ai dit deux trois phrases qui ont choqué les gens, des choses comme on avait beaucoup plus de conscience dans la musique, beaucoup plus de positivité, les jamaïcains n’ont pas été contents, je me suis fait lancer des bouteilles, je leurs répondais, lancez-moi en plus parce que j’ai soif. Toujours est-il qu’au lendemain, mon nom est resté, ce fut comme ma consécration.

Dakarmusique.com : quel est le premier pays africain que vous a avez visité et quel est votre rapport avec l’Afrique ?
Mon premier voyage en Afrique fut en 1998, et c’était au Ghana dans le cadre d’un tournage d’une vidéo, ensuite je me suis produit plusieurs fois dans ce pays, puis je suis allé en Gambie, en Ethiopie etc. en fait quand je suis en Afrique, j’ai un sentiment de déjà vécu, elle me rappelle fortement la Jamaïque, je me sens comme chez moi ; et quand je discute avec les gens, ce n’est pas des conversations anonymes, c’est de vraies conversions très profondes.

Dakarmusique.com : qu’on le veuille qu’on le veuille pas comment avez-vous êtes-vous imposé dans la scène reggae en tant que artiste blanc ?
C’est juste une histoire de faire  de la bonne musique ; les gens ont écouté et aimé la plupart de mes chansons sans même connaitre ce que j’étais, avant même que je ne sois passé à la télé, alors quand on me demande qui suis-je ? Mes chansons s’en chargent ! Aussi je peux  dire que j’ai de la chance depuis tout petit, d’être entouré par les mêmes bonnes personnes, aux bons moments et aux bons endroits.

Dakarmusique.com : depuis la disparition de Bob Marley, le reggae n’a pas pu pondre d’artiste de son envergure, est-ce à dire que cette musique se meurt peu à peu ?
Je ne peux pas être d’accord avec le fait que le reggae soit mort, mais ce que les medias, les radios diffusent comme musique reggae, n’est pas forcément ce que le public écoute ; dans les pays où je suis parti,  je me suis rendu compte que les gens écoutent toujours du reggae, et cela ne se traduit pas également par ce qui passe à la radio, de plus en Jamaïque, de nouveaux voix conscientes, avec des messages de paix et d’amour naissent, par oppositions au versant qui draine des messagespaillardes ou de violence.

Par Moustapha KORERA, DAKARMUSIQUE.COM
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