FATA « J’ai été danseur d’abord avant d’être rappeur »

par | 7 janvier 2010 | Chroniques

Alias Fata, Moustapha Gningue s’est très tôt lancé dans le mouvement Hip- Hop. Il a d’abord débuté dans la danse où il a évolué avec quelques uns de ses amis avant d’embrasser le mouvement de Rap proprement dit. Dans lequel mouvement, il est très reconnu au niveau de la scène nationale et internationale. Un grand combattant dans la vie, ce jeune entrepreneur se lance également dans d’autres activités comme le commerce, une activité dans laquelle il tire tranquillement du profit.

 

Il s’appelle Moustapha Gningue. Il est rappeur et / ou Hip Hoppeur. Etant très jeune, Fata a débuté ses premiers pas dans la musique par la danse. Avec quelques uns de ses amis de groupes, le jeune ambitieux a réussi à faire d’énormes exploits dans la danse. Comme on a coutume de dire « tout début est difficile », Moustapha a connu des débuts très difficiles. A l’en croire, influencé par Mc Solar et animé par l’esprit d’interprétation des lyriques venant de l’occident, le jeune Saint- Louisien a commencé le Rap dans un petit groupe. Puis avec l’arrivée de son ami Gugu, le groupe a évolué sous le nom de « Puissance Hard Cord » avant de devenir le groupe CBV (Coups et blessures volontaires) Ainsi donc, avec ses coéquipiers tels Gugu et autres, ils se lancèrent dans le mouvement proprement dit et débutèrent leurs premiers exploits. Là, débute véritablement une carrière professionnelle et l’histoire d’un éternel recommencement d’un combat d’une longue période. A l’époque, le Hip- Hop était mal perçu par une majeure partie de la population. Donc, il a fallu travailler durement en donnant corps et âme pour arriver à ce stade où le Hip- Hop est devenu non seulement un vecteur de communication, mais surtout un champ prisé par le public d’aujourd’hui. Il a fait ses premières compilations comme « Dékkil Rap et Yaye Bagne » en 1999. Puis il a évolué également dans le solo en 2001 avant de sortir l’album « Rafrique » qui veut dire retour en Afrique en 2005- 06. Et c’est là qu’il a initié son fameux slogan  « El Présidente». Comme tout artiste à l’époque, Fata comme le nomme ses fans, affirme que le Rap était une nouvelle expérience à laquelle beaucoup de jeunes rêvaient de découvrir. Animé par un cri de cœur et une volonté de s’afficher au devant de la scène, Fata a voulu aussitôt devenir rappeur devant un public qui était ignorant de ce métier à l’époque. Pour lui, le Rap n’est rien d’autre qu’un dispositif de mots saccadés comme le sont les vers et les rimes dans la poésie : «c’est un moyen d’extérioriser des idées et représenter la bouche de ceux qui n’ont point de bouche. C’est également un instrument de changement dans la société » souligne t- il. Dans son parcours, entre jalousie, précipitation et concurrence, le jeune Moustapha n’a guère baissé les bras au point de se définir aujourd’hui comme un talent remarquable dans la scène musicale sénégalaise, africaine et de la diaspora.

Leur première sortie a fait l’objet d’une très grande réussite. Selon lui cet exploit est réussi grâce à un chemin déjà balisé par certains de ses  prédécesseurs dans le mouvement Hip- Hop comme Cheikh Coly alias Daddy Bibson, Xouman ou Makhtar Fall, Didier Awady entre autres rappeurs. Ses résultats dans le mouvement sont énormes et ne cessent d’accroître. Ce jeune, qui reste le premier rappeur sénégalais à faire feat avec le groupe américain « Ruff  Ridders» aux Etats- Unis où il ne s’est rendu plus d’une fois, maîtrise parfaitement l’anglais. Cette dernière qu’il affirme avoir bien apprise depuis le collège Blaise Diagne où il était président du club d’anglais. Fata qui représente un bel exemple pour la jeunesse sénégalaise, fait rêver des milliers d’autres jeunes et parvient à s’en sortir de par sa foi et sa croyance à ses idéologies.

A travers la rencontre qu’il a accordée à Dakar Music, Moustapha Gningue nie tous propos qui ont été récemment relatés dans la presse sénégalaise à travers lesquels il ferait certes l’objet de huées et de jets de pierres lors des 72h de Rap organisés sur le boulevard des centenaires il y a quelques jours : «Je suis venu des Etats- Unis la veille même du concert. Le jour- j, à mon arrivée à la manifestation, c’est Daddy Bibson qui a eu à me précéder sur scène. Et tout le monde n’est pas sans savoir nos relations d’auparavant entre Bibson et moi. Juste avant moi, il a claché sur les rappeurs qui selon lui, font du Rap un business. Et lorsque je suis monté sur scène, il y a eu quelques petits bruits qui sortaient. En effet, j’ai eu à voir deux CD jetés en l’air mais jusqu’à présent, je suis incapable de vous expliquer ce qui s’est réellement passé. Je vous assure qu’il n’en était absolument rien de ce qu’on a raconté dans la presse». A  en croire le rappeur au sens de la vie pervertie par l’amour de son travail et la réussite, il n’a jamais fait l’objet de jets de pierres ou de quoi que soit.

Qui plus est, le public est un facteur très déterminant dans la musique soutient- il «j’éprouve énormément de  plaisir à travers  ce public qui certes, est loin de nous rapprocher mais qui se donne à fond, ne serait- ce que pour nous apprécier et encourager». Par rapport à son prochain album, tout est fin prêt rassure le Hip- Hoppeur, un album qui entend bientôt voir le jour et fera certes la fierté de tout un public ajoute t- il.

Optimisme sur des innovations telles Dakar music, Fata dira que c’est une très bonne initiative. Car, c’est ainsi que le monde d’aujourd’hui fonctionne. De poursuivre, il se réjouit de la mise en place de pareilles  structures qui touchent aux technologies de l’information et de la communication (TIC) ; ces dernières à son avis, sont de nos jours des moyens efficaces pour informer. En dehors de sa caquette de rappeur, le jeune homme se lance également dans d’autres activités telles le commerce. Sa boutique magnifique sise sur la route du front de terre, où il sillonne de temps en temps, fait de cet homme un commerçant hors paire. Il est également animateur à la chaîne de télévision 2S tv où il anime l’émission très suivie de Hip- Hop Feeling qui selon ses dires va bientôt reprendre sa marche. Grand combattant dans la vie, le rappeur commerçant offre l’image d’un jeune entrepreneur exemplaire

 

Pape Saer Diop

 

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