El Hadji Baay Faal, artiste chanteur de musique reggae : « en Californie, je suis cultivateur de plus de 40 hectare… »

par | 12 mars 2014 | Chroniques

El Hadji Baay Faal est artiste chanteur de musique reggae ; il est basé en Outre-Atlantique dans l’Etat Californie. Le Baay Faal est singulièrement connu dans son Etat pour le retour aux sources qu’il prône et puis pour sa spiritualité qu’il véhicule à travers ses productions musicales.Au compteur, plusieurs concerts, plusieurs festivals et 5 albums le dernier ‘’Jangalé’’ qui est fraichement dans les bacs. De retour au pays, il est passé au quartier général de dakarmusique.com, où il a parlé de sa philosophie, de ses activités en Californie, de son combat etc. Entretien.

Dakarmusique.com : comment liez-vous ce qu’on pourrait appeler « bayefalisme » et la musique reggae ?
Le reggae selon moi, c’est la musique des gens honnêtes, des gens pudiques parce qu’il n’y a rien de vulgaire dans cette musique ; quand on la danse, on ne fait pas mime de montrer ou feindre des choses illicites. De plus dans cette musique, nous véhiculons plusieurs messages, qui sont plus en adéquation avec nos attentes, raison pour laquelle nous les baye fall, nous préférons la musique reggae à toute autre sorte de musique.

Dakarmusique.com : de quoi il s’agit dans votre dernier album intitulé ‘’Jangalé’’ ?
A mon actif j’ai 5 albums, dont le dernier que vous venez de citer. Dans celui-ci, il s’agit de conscientiser les africains, que nous soyons conscients de nos actes, et que sachions ce qui nous est favorable et de ce qui nous est nuisible, que nous  sachions respecter et revendiquer nos droits, et que nous devions construire notre Afrique, personne ne le fera à notre place. Dans cet objectif, chacun de nous doit apporter sa pierre à l’édifice, cela en éveillant les gens, nous devons laisser Babylone nous mener à notre  perte, au naufrage.

Dakarmusique.com : vous parlez de quoi dans la chanson « Jah Jah Loving Me » ?
Ici je parle de ma foi en Dieu. Je sens que je l’aime plus, et qu’Il m’aime aussi, car celui qui qui suit les prescriptions du Bon Dieu ne peut se perdre, et j’estime que c’est grâce à Dieu que les gens m’aiment et croient en moi là-bas en Californie. Cette chanson c’est une façon de remercier Dieu pour les bienfaits qu’Il m’accorde.

Dakarmusique.com : à combien s’élève le nombre de festival ou de concerts que vous avez eu à faire, et lequel vous le plus marqué ?
J’ai fait pas mal de concerts, de festival, par exemple j’ai participé au Reggae in The River Festival, West-North Festival, Harp & Harmony Festival etc.

Dakarmusique.com : comment les gens de la Californie voit le baye fall que vous êtes avec le reggae ?
Certains le voient peut-être d’un œil négatif, mais la plupart de ceux que je côtoie, les gens de mon district le voient comme une chose nouvelle, quelque chose d’intéressant, et ils viennent me voir pour me demander qu’est-ce que les chapelets que je porte autour du coup, les « Ndiakhass », les « Ndieuleu » etc. pour vous dire que les gens s’intéressent vraiment au baye fall.

Dakarmusique.com : à part la musique, faites-vous autre chose dans la vie ?
Comme au Sénégal les baye fall sont dans les champs, en Californie, je suis cultivateur de plus de 40 hectare de terre ; là-bas nous cultivons tous les aliments, mais ceux sont organiques, en d’autres termes qu’ils ne reçoivent aucun produit chimique. Je souhaite que notre parte de la culture pour se développer.

Dakarmusique.com : comment voyez-vous l’évolution de la musique reggae au Sénégal ?
Machallah le reggae évolue ici, j’entends des artistes jouer de la bonne musique, et c’est bien. Je souhaite juste que le reggae arrive à occuper plus de place au Sénégal, parce que notre pays fait parti des pays leadeur d’Afrique, le reggae pourrait apporter une contribution, car c’est une musique qui soigne et conscientise les nations.

Dakarmusique.com : quelle différence faites-vous entre baye fall et les ratas ?
Pas plus que l’autre jour, j’avais mis du vert jaune rouge, une personne m’a demandé si j’étais baye ou rasta ; la différence est que les rastamen voudraient être des baye fall, ils voudraient revenir aux sources, c’est-à-dire au Sénégal, car ils ont subi des changements avec l’esclavage et le tout ce qui va avec. C’est pourquoi si nous essayons de leur ressembler ils continueront à se perdre, alors nous devons être baye fall pour leurs montrer la voie.

Dakarmusique.com : un bon moment d’absence, vous êtes avec des albums, une chose  à adresser aux mélomanes peut-être ?
J’ai une musique reggae originale basée sur nos valeurs et nos rythmes traditionnels, j’incite les gens à plus l’écouter et à chercher à savoir qui sont les baye fall, je dis bien les vrais baye fall.

Par Moustapha KORERA, DAKARMUSIQUE.COM
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